Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée


LIVRE SECOND.


CHAPITRE PREMIER.

Des règles qu’il faut observer en mangeant.


Poursuivant donc le but que nous nous sommes proposé d’atteindre, et choisissant à cet effet les divers passages de l’Écriture, qui peuvent le plus appuyer nos instructions, nous décrirons brièvement quel doit être, et se montrer tous les Jours de sa vie, celui qui porte le nom de Chrétien. La première chose à examiner, c’est nous-mêmes, et l’harmonie à établir entre notre âme et notre corps, de manière que la matière obéisse toujours à l’esprit. Il est facile de se convaincre, par la contemplation et une étude assidue de notre nature, que notre devoir est de mépriser les choses extérieures, et de maintenir notre âme pure et notre corps chaste. Libres ainsi des liens qui nous attachent à la terre, nous marcherons directement et sans détour à la connaissance de Dieu ; et quoi de plus noble et de plus utile ?

Mais il est des hommes qui vivent seulement pour manger, semblables aux animaux privés de raison, dont le ventre est toute la vie. Mangez pour vivre, nous dit le Pédagogue ; un plaisir brutal n’est point votre but ; soutenez votre corps puisqu’il le faut, mais n’oubliez pas que vous êtes nés pour être immortels et incorruptibles. Il faut donc faire un choix éclairé