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CHAPITRE XIII.

Les actions vertueuses sont conformes à la raison : le péché y est contraire.


Tout ce qui est contraire à la droite raison est péché. Les passions, disent les philosophes, sont des mouvements violents de l’âme qui n’obéissent point à la raison. Le fils de Dieu étant la raison même, la désobéissance envers lui produit nécessairement le péché, et l’obéissance envers lui produit la vertu. La vertu est, en effet, un mouvement doux et régulier de l’âme, toujours soumis et en toute circonstance à l’empire de la raison. Lorsque le premier homme pécha et désobéit à Dieu, il devint, dit l’Écriture, semblable aux bêtes. Ayant manqué volontairement aux lois de la raison, c’est avec justice qu’il est comparé aux animaux qui ne les suivent point. De là vient que la sagesse compare l’adultère à un cheval furieux qui poursuit la cavale sans que le cavalier puisse le retenir. « L’homme, dit-elle encore, ne parle plus. La parole est la marque de la raison ; la perte de l’une entraîne celle de l’autre. » L’homme, ainsi, devient semblable aux bêtes, que leur grossier instinct commande et livre à tous leurs appétits, sans qu’elles puissent jamais les retenir et leur commander. Le véritable devoir de l’homme doit donc être d’obéir à la raison. Cette obéissance est dirigée par des règles certaines, dont le but est de lui faire aimer et connaître la vérité. La fin de la piété et de la religion est le repos éternel dont on jouit en possédant Dieu ; notre fin est le commencement de l’éternité. Ce sont les œuvres de l’homme, et non ses discours, qui témoignent de son obéissance à la piété et à la vertu. C’est donc de bien agir qu’il faut avoir soin. Les actions véritablement chrétiennes sont inspirées par un jugement droit et solide, enflammé de l’amour de la vérité ; l’âme qui les conçoit ordonne au corps de les exécuter. Tout Chrétien doit surtout avoir une volonté