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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

simple et uniforme, est également éloignée d’une folle ardeur, et d’une mollesse honteuse. Tel est le fruit des doctrines de leur divin maître, du Sauveur généreux des hommes, à qui nous donnons le nom de Verbe parce que c’est sa parole qui nous guérit et qui nous sauve. Dans sa parole, en effet, sont contenus tous les remèdes souverains dont il se sert pour dissiper les ténèbres qui obscurcissent notre raison, et que sa bonté nous administre toujours dans le moment le plus opportun. Nous reprochant le mal que nous nous faisons à nous-mêmes par nos offenses envers Dieu, nous découvrant les causes de nos passions, arrachant jusqu’à leur dernière racine celles qui s’opposent au libre exercice de la raison et de la vertu, nous montrant celles qui nous menacent sans cesse et contre lesquelles il faut incessamment nous défendre, il a des remèdes souverains pour toutes les maladies de notre âme et de notre cœur, et ne nous en épargne aucun. C’est que le salut de la nature humaine est l’ouvrage le plus grand, le plus magnifique de Dieu. Les malades s’irritent contre le médecin qui ne leur découvre point la cause de leur maladie et ne fait rien pour les délivrer. Mais notre divin maître nous épargne-t-il les avertissements, les menaces et les remèdes ? Comment donc ne lui rendrions-nous pas chaque jour de notre vie de tendres actions de grâces ? Il semble que l’homme, cet animal doué de raison, ne se doive occuper que des choses du ciel. Mais, forcé par sa nature de vivre sur la terre, il faut qu’il y vive d’une manière conforme aux règles éternelles de la vérité, et qu’en suivant les maximes de son divin maître, maximes si pleines de justice et de bienveillance, il ne se lasse jamais de les admirer. Nous surtout, qui nous attachons ici à les expliquer et à vous porter à les suivre, nous devons vous donner toujours l’exemple de l’obéissance et faire si bien que nos actions ne démentent jamais nos discours.