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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

tiles pâturages sur les montagnes d’Israël. » Tels sont les soins du bon pasteur. Paissez-nous, Seigneur, comme des brebis ; paissez-nous de votre miséricorde et de votre justice. Conduisez-nous sur votre montagne sainte, à cette Église qui est élevée au-dessus des nues et qui touche le ciel. « Je serai moi-même leur pasteur, je demeurerai auprès d’eux, les entourant comme la robe entoure le corps ; ils m’appelleront, et je leur dirai : Me voici. » Vos bontés, Seigneur, ont été plus rapides que mon espérance. « Ils marcheront, dit le Seigneur, et ils ne tomberont point. » Nous ne tomberons point parce que, pour arriver là où la chute n’est plus possible, il nous prête l’appui de son bras. Telle est sa bonté infinie. Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. Aussi l’Évangile nous le montre accablé de fatigue, ne reculant devant aucune des souffrances qu’il s’est imposées pour notre salut, et promettant de donner son sang pour la rédemption de plusieurs. N’est-ce pas le véritable caractère du bon pasteur ? n’est-ce pas une libéralité magnifique, donner sa vie pour son troupeau ? De quelle utilité n’est-il pas aux hommes ? de quelle bienveillance ne fait-il pas preuve envers eux, lui qui, pouvant être leur maître, a mieux aimé se faire homme pour être leur frère, et mourir pour les sauver ? Il crie vers nous dans sa justice : « Si vous venez directement à moi, je viendrai directement à vous : si vous y venez par des chemins détournés, j’entrerai dans ces mêmes chemins. » Ces chemins détournés signifient les reproches qu’il fait aux pécheurs ; les chemins droits, sa bonté, qui est constante et inaltérable. « Parce que j’ai appelé et que vous vous êtes éloignés, dit le Seigneur ; parce que vous avez dédaigné mes conseils et négligé ma menace. » Les reproches qu’il nous fait nous sont donc de la plus grande utilité. « Race indocile et rebelle, dit David ; race dont le cœur n’a pas été droit et dont l’esprit n’a pas été fidèle au Seigneur. » Telles sont les causes qui appellent enfin le châtiment ; mais la bonté de Dieu retarde, autant qu’elle peut, l’heure de la justice, afin de laisser au coupable un dernier moment pour la désarmer et éviter la mort.