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corrupteurs ! » « Serpents, race de vipères, dit l’évangéliste saint Jean. » L’accusation, dans la bouche de Dieu, est un blâme dirigé contre ceux qui commettent l’injustice. C’est encore un autre genre de remède que le roi David et le prophète Jérémie emploient dans les passages suivants : « Un peuple que je ne connaissais point, dit le saint roi, m’a servi ; il a prêté une oreille attentive à ma voix. Mes enfants, devenus rebelles, ont menti contre moi ; ils se sont écoulés, ils ont rompu leurs digues. » « J’ai donné à Israël l’écrit de répudiation, dit Jérémie, et la perfide Juda n’a pas craint. La maison d’Israël m’a méprisé, et la maison de Juda a menti envers le Seigneur. » Quelquefois, par un artifice tendre et secourable, il rappelle et déplore les châtiments terribles dont les pécheurs endurcis deviennent la proie. Entendez les plaintes de Jérémie : « Comment est-elle assise solitaire, la ville pleine de peuple ? Elle est devenue comme veuve, la maîtresse des nations. La reine des cités est tributaire ; elle a été vue pleurant dans la nuit. » Quelquefois il ajoute au blâme de cruelles injures. Écoutez encore le prophète Jérémie : « Tu t’es montrée comme une courtisane frappante de beauté et de vices. Tu ne m’as point appelée dans ta demeure, moi ton père, et le gardien de ta virginité, courtisane, dis-je, impudente et empoisonneuse. » Il n’insulte à ses débauches que pour la rappeler à la pudeur. Quelquefois il s’indigne contre ses fils mêmes, que ses faveurs enorgueillissent outre mesure. Nous reconnaissons l’emploi de ce remède, dans les deux passages suivants de Moïse et d’Isaïe. « Fils coupables, dit le premier, race dépravée et perverse ; c’est donc là ce que tu rends au Seigneur, peuple fou et stupide ? N’est-ce pas lui qui est ton père, qui t’a possédé, qui t’a fait et qui t’a créé ? » Tes princes, dit Isaïe, sont rebelles et les compagnons des brigands ; ils aiment les présents, et recherchent un salaire. Ils ne rendent point justice à l’orphelin. » Pour tout dire, en un mot, ces divers artifices qu’il emploie pour nous effrayer, sont comme une source et une fontaine de salut. Comme sa nature est d’être bon, sa volonté est de nous sauver. Sa miséri-