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de menacer ceux qu’il veut sauver. C’est un digne remède de sa bonté toute divine, de nous faire rougir de nos fautes et de nous en détourner par la honte. Si le blâme est utile, les menaces le sont aussi. Elles réveillent l’âme de l’engourdissement où elle périrait, et bien loin de la blesser mortellement, elles la ramènent à la vie par une légère douleur. La sagesse du Pédagogue éclate en mille façons différentes ; il rend témoignage en faveur des bons, il les connaît, les appelle à lui, et les rend meilleurs. Ceux, au contraire, qui vont l’offenser, il les en détourne et leur montre le droit chemin où ses nouvelles lois les vont diriger. Est-il une grâce plus grande que ce témoignage qu’il rend de nous ? C’est notre Sauveur qui rend témoignage devant notre juge. Nous devons même lui savoir gré de sa colère, si l’on peut appeler colère les avertissements pleins de bienveillance que son amour pour nous lui fait nous donner, et songer que si Dieu ressent nos passions, c’est qu’il s’est fait homme pour nous sauver.


CHAPITRE IX.

Il appartient à la même puissance de faire du bien et de punir justement. — De la méthode qu’emploie le Verbe pour nous conduire.


Notre Pédagogue emploie toutes ses forces ; notre Verbe divin, toute sa sagesse, pour nous conserver. Il avertit, il réprimande, il blâme, il accuse, il menace, il guérit, il promet, il donne, ne négligeant rien pour enchaîner et détruire le désordre de nos désirs. Pour tout dire, en un mot, le Seigneur agit envers nous comme nous agissons nous-mêmes envers nos enfants. « As-tu des fils, dit la sagesse, instruis-les avec soin et accoutume-les au joug dès leur enfance. As-tu des filles ? conserve la pureté de leur corps et ne leur montre pas un visage trop riant. » Celui qui ne reprend pas ses enfants dans leurs fautes, de peur de les affliger, ne les aime point. Ce-