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ceux qui nous offensent. La bonté de Dieu n’a pas besoin d’être prouvée ; tout le monde la reconnaît et l’avoue. Je n’aurai besoin, pour prouver sa justice, que de vous mettre sous les yeux ce passage de l’Évangile : « Afin que tous ils soient un, comme vous, mon père, en moi, et moi en vous, qu’ils soient de même un en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé ; et je leur ai donné la gloire que vous m’avez donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. Je suis en eux et vous êtes en moi, afin qu’ils soient consommés dans l’unité. » Dieu est un au-delà de l’un et au-dessus même de l’unité, de sorte que cette particule, vous, a une force démonstrative pour faire connaître ce Dieu, être unique, qui est, qui a été, et qui sera ; ce nom d’être renferme ces trois différences de temps. Que ce Dieu qui est unique soit aussi le seul qui soit juste, le même Évangile le prouve : « Mon père, je désire que là où je suis, ceux que vous m’avez donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent la gloire que vous m’avez donnée, parce que vous m’avez aimé avant la création du monde. Père juste, le monde ne vous a point connu ; mais moi je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que vous m’avez envoyé, et je leur ai fait connaître votre nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux et moi en eux. » « Je suis, dit-il ailleurs, le Seigneur ton Dieu, le Dieu fort, le Dieu jaloux, poursuivant l’iniquité des pères sur les enfants, l’iniquité de ceux qui me haïssent ; et faisant miséricorde mille fois à ceux qui m’aiment et gardent mes commandements. » C’est lui qui place les uns à sa droite, les autres à sa gauche.

Nous attribuons la bonté au Père et la justice au Fils, qui est le Verbe du Père, parce que ces vertus sont inséparables comme leurs personnes, et que leur puissance est infinie et égale comme leur amour. Il jugera l’homme selon ses œuvres, nous faisant auparavant connaître Jésus, qui est sa justice ; et Jésus nous faisant connaître son Père, qui est sa bonté. La miséricorde et la colère l’accompagnent, car il est aussi patient que puissant, et menace pour pardonner. Sa miséricorde et sa co-