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qu’il menait, sous l’empire de l’ancienne loi, alors que ses paroles et ses actions n’étaient pas celles d’un homme simple ; mais celles d’un insensé ; alors qu’il persécutait les disciples du Verbe, qu’il outrageait le Verbe lui-même par des injures et des blasphêmes. Il faut remarquer ici que le mot nêpios, qui veut dire enfant, se prend aussi dans le sens de fou ou insensé. « Mais lorsque je suis devenu homme, ajoute-t-il, je me suis dégagé de tout ce qui était de l’enfance. » L’apôtre ne parle point ici d’un âge moins avancé, ni du temps que la nature a fixé à la vie de l’homme. Il ne fait point allusion à ces sciences profondes et abstraites où les hommes faits peuvent seuls atteindre ; il ne méprise pas non plus cette véritable enfance, dont, au contraire, il annonce le nouveau règne dans tous ses écrits. Mais il appelle enfants ceux qui, soumis à la loi, sont troublés par de vaines craintes, comme les enfants le sont par des masques de théâtre. Au contraire, il nous appelle hommes faits, nous qui, maîtres de notre volonté, obéissons au Verbe et croyons en lui ; nous qui, sauvés par son choix volontaire, n’éprouvons pas de folles terreurs, mais une crainte sage et réglée. L’apôtre rend témoignage de cette vérité, lorsqu’il dit que les Juifs sont héritiers, suivant l’ancien Testament ; et nous, suivant la promesse : « Je dis plus : Tant que l’héritier est encore enfant, il ne diffère en rien du serviteur, quoiqu’il soit le maître de tous ; mais il est sous la puissance des tuteurs et des curateurs jusqu’au temps marqué par son père ; ainsi nous, lorsque nous étions encore enfants, nous étions assujettis aux premiers éléments qui ont été enseignés au monde. Mais lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son fils formé d’une femme et soumis à la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et que nous devinssions par lui enfants de Dieu. »

Voyez comme il appelle enfants ceux qui sont soumis à la crainte et au péché, comme il appelle fils, et ensuite hommes faits ceux qui vivent sous la foi, afin de les mieux distinguer des enfants ; c’est-à-dire de ceux que la loi gouverne. « Aucun de vous, dit-il au même endroit, n’est plus esclave, mais