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donne également an Verbe qui est Dieu, qui s’est fait homme à cause de nous, et qui a voulu nous ressembler en tout, le nom d’agneau de Dieu, de fils de Dieu, d’enfant du Père.


CHAPITRE VI.

Contre ceux qui pensent que le nom d’enfant nous est donné comme une marque de la faiblesse naissante de notre instruction.


Il doit, sans doute, nous être permis de reprendre ceux qui se plaisent à reprendre les autres. Le nom d’enfant ne nous est point donné, parce que notre instruction est encore faible et méprisable, comme nous le reprochent ceux à qui leur science inspire un orgueil insensé. Non, sans doute ; car du moment où nous fûmes régénérés, nous reçûmes cette perfection à laquelle tendaient tous nos efforts ; nous avons reçu la lumière, c’est-à-dire la connaissance de Dieu. Est-ce être imparfait que de connaître ce qui est parfait ; et me reprendra-t-on, si j’avoue que je connais Dieu ? Le Verbe lui-même l’a dit : celui qui connaît Dieu est libre. À l’instant même où le Seigneur recevait le baptême, une voix descendit du ciel, et, rendant témoignage à l’amour que Dieu lui portait, s’écria : « Tu es mon fils bien-aimé ; je t’ai engendré aujourd’hui. » Interrogeons donc les sages. Le Christ régénéré aujourd’hui est-il parfait ; ou, ce qui est le comble de l’absurdité, lui manque-t-il quelque chose pour l’être ? Dans cette dernière hypothèse, il aurait dû apprendre quelque chose. Mais il n’est pas convenable de croire qu’il ait eu la moindre chose à apprendre, étant Dieu. Y a-t-il eu quelqu’un de plus grand que le Verbe ? Le maître par excellence a-t-il eu besoin d’un maître ? Ou plutôt nos adversaires ne seront-ils pas forcés d’avouer, même en dépit d’eux, que le Verbe né d’un Père parfait, est parfait lui-même, et qu’il a été parfaitement régénéré d’après un ordre préexistant et mystérieux ? Pourquoi donc, s’il était parfait, fallait-il qu’il fût baptisé ? Il le fallait, disent-ils, afin qu’étant homme, il remplit tous les devoirs imposés à l’humanité. D’ac-