Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’Isaac veut dire le rire. Un jour qu’il jouait avec Rebecca, son épouse et son soutien, un roi examinait leurs jeux avec une curieuse attention. Ce roi, dont le nom était Abimélech, me semble être l’image de cette sagesse, bien au-dessus de celle du monde ; sagesse qui se plaît à étudier les mystères renfermés dans les jeux et l’éducation des enfants. Le nom de Rebecca se traduit par celui de patience. Quels jeux aimables ! quelle sage instruction ! le rire est secouru par la patience, et le roi, qui les considère, s’étonne et admire l’esprit de ceux qui sont enfants selon Dieu, et dont toute la vie est un exercice de patience et de douceur. Ces jeux renferment je ne sais quoi de mystérieux et de divin.

Héraclite suppose que son dieu Jupiter jouait ainsi. Quoi de plus convenable, en effet, à un homme sage et parfait, que de jouer, pour ainsi dire, et de se réjouir dans l’attente des biens véritables, et de célébrer des fêtes en l’honneur de Dieu ! Cette prophétie peut signifier encore que nous devons nous réjouir, comme Isaac, à cause de notre salut. Délivré de la crainte de la mort, il joue avec son épouse, image de l’Église qui est notre soutien, pour nous aider à nous diriger vers le salut. On donne à l’Église le nom d’upomonê, qui signifie patience, stabilité, soit qu’on veuille dire par là qu’elle demeure éternellement dans une joie inaltérable, soit qu’on exprime qu’elle se soutient par la patience et la constance des fidèles qui la composent, et qui, membres de Jésus-Christ, rendent constamment témoignage à sa divinité par de perpétuelles actions de grâces. Ce serait donc là ce jeu mystérieux de la joie et de la patience pour consoler et soutenir les fidèles tout à la fois. Jésus-Christ, qui est notre roi, contemple nos jeux du haut de sa gloire, et lorsque, pour me servir des termes de l’Écriture, il voit à travers la fenêtre nos actions de grâces, nos bénédictions, notre joie, cette patience qui prête son appui à tout, l’ensemble enfin, la réunion de toutes ces choses, il reconnaît son Église, et, lui montrant sa face, il lui donne la perfection qui lui manquait.

Mais quelle est cette fenêtre au travers de laquelle se montre