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réunissent cependant quand elles sont jeunes sous une appellation commune, à cause de la fleur de leur âge. Lorsque le Seigneur nous dit que les agneaux seront à sa droite, il entend de simples enfants, plus semblables en effet à des agneaux et à des brebis qu’à des hommes. Le Seigneur a donné la préférence à ce terme d’agneau, pour faire voir que, dans l’homme, la douceur et la simplicité d’esprit sont la marque de l’innocence. De même, lorsqu’il nous compare à des veaux qui tètent leur mère, à une colombe innocente et sans fiel, ce sont des figures qu’il emploie pour nous désigner. Tantôt il nous ordonne par la bouche de Moïse d’offrir en expiation de nos péchés deux petits de colombes ou une paire de tourterelles. Il nous donne cet ordre afin de nous faire sentir que l’innocence du jeune âge, l’inexpérience du mal, la facilité à oublier les injures, si naturelle aux enfants, sont des vertus infiniment agréables à Dieu ; le semblable s’expie par son semblable. La timidité naturelle aux colombes est une image de la crainte que le péché doit nous inspirer. Que le Seigneur nous appelle ses petits, l’Écriture l’atteste assez lorsqu’elle s’exprime ainsi : « Comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes. » De cette manière nous sommes les petits du Seigneur ; et ce terme de tendresse dont se sert le Verbe, ce terme tiré de la faiblesse de l’enfance exprime d’une manière mystique et admirable quelle doit être la simplicité de notre âme. Il n’est point de nom doux et tendre que le Seigneur ne nous donne et qu’il ne répète à chaque instant. Mes enfants, mes petits, mes petits enfants, mes fils ; mes chers fils, peuple récent, peuple nouveau. « Un nouveau nom, dit-il, sera donné à mes serviteurs. » Nouveau, c’est-à-dire éternel, sans souillure, simple, ingénu, véritable, couvert de bénédictions sur toute la face de la terre.

Il nous appelle encore allégoriquement de jeunes poulains, voulant dire que nous ne sommes pas soumis au joug du vice, et que nous n’avons point été domptés par la malice ; voulant dire que nous sommes simples, et que nous bondissons seulement pour courir vers notre Père ; que nous vivons dans l’heureuse ignorance de ces passions furieuses qui rendent l’homme