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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

bles. Quant aux actions des hommes, elle a répandu en elles la droiture et le bon ordre qui provient d’elle-même.


CHAPITRE III.

De la bonté du Pédagogue et de son amour pour les hommes.


Le Seigneur nous est utile et nous aide en toutes choses comme homme et comme Dieu ; nous remettant nos péchés, comme Dieu ; nous enseignant de ne pas pécher, comme homme. C’est avec justice que l’homme est aimé de Dieu, puisqu’il est sa créature. Il a jugé à propos de ne se servir que d’un ordre pour tirer les autres créatures du néant ; ses mains ont pétri l’homme ; par un souffle, il lui a communiqué quelque chose qui n’est propre qu’à lui. Puisqu’il a bien voulu nous créer à son image, il est évident qu’il l’a fait, ou à cause de l’excellence de notre nature, ou par un autre motif également digne de sa sollicitude et de son amour. S’il nous a créés à cause de la bonté de notre nature, ce Dieu, la bonté même, a aimé en nous ce qui est bon ; car il y a effectivement dans l’homme quelque chose d’aimable, et c’est ce qui provient du souffle de Dieu. Si c’est par un autre motif, C’est sans aucun doute que, sans cette création, les autres ouvrages de Dieu, privés de la faculté de connaître et d’adorer leur auteur, n’eussent point assez hautement rendu témoignage à sa perfection. Dieu n’aurait point créé les choses pour lesquelles il a créé l’homme, si l’homme lui-même n’avait point été créé. Ainsi, Dieu a créé les choses matérielles pour un motif tout-à-fait étranger à ces choses mêmes, et seulement à cause de l’homme. Il savait ce qu’il allait faire, et il a fait ce qu’il a voulu ; car il n’est rien qu’il ne puisse faire. L’homme, créature de Dieu, est donc un être aimable par lui-même. Or, Dieu ne saurait s’empêcher d’aimer effectivement tout ce qui mérite d’être aimé. Il nous aime donc ; et comment ne nous aimerait-il pas, puisque, de sort sein paternel, il envoie vers nous son fils unique, cette source inépuisable, d’amour et de foi ? Le