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procher de la science avant d’être revenue à une parfaite santé. Car on ne gouverne pas de la même manière ceux qu’il s’agit d’instruire et ceux qu’il s’agit de guérir ; mais aux premiers, on donne ce qui convient pour la science ; aux seconds, ce qui convient pour la guérison. Comme donc ceux qui sont malades de corps ont besoin du médecin, ainsi ceux dont l’âme est malade ont besoin du Pédagogue pour guérir leurs passions. Ce n’est que plus tard qu’ils auront besoin des leçons d’un maître pour les initier aux secrets de la science et achever de meubler leur âme, capable dès lors de recevoir les révélations du Verbe. Vous voyez donc que le Verbe s’étudie à nous mener à la plus haute perfection par une gradation aussi salutaire que raisonnable ; vous voyez, dis-je, que ce Verbe, si plein d’amour pour l’homme, use d’une admirable économie, d’abord en nous exhortant, ensuite en nous dirigeant, enfin en nous instruisant.


CHAPITRE II.

Ce sont nos pochés qui nous rendent nécessaire l’assistance du Pédagogue.


Notre Pédagogue, mes chers enfants, est semblable à Dieu le père, dont il est le fils impeccable, irrépréhensible. Son âme n’est pas l’esclave des passions. C’est un Dieu revêtu de la figure humaine, qui n’est taché d’aucune souillure, soumis sans réserve à la volonté paternelle ; Verbe-Dieu qui est dans le Père, qui est à la droite du Père, qui est Dieu avec un corps. C’est une image pure et sans tache, à la ressemblance de laquelle doivent tendre tous nos efforts. Il est entièrement affranchi de toutes les passion humaines ; il est le seul qui nous juge, parce qu’il est le seul qui ne pèche point. Faisons donc tous nos efforts pour pécher le moins possible. Ce que nous devons faire avant tout, c’est de nous débarrasser des passions et des maladies de notre âme ; ensuite, il faut éviter de tomber facilement dans l’habitude du péché. Le premier degré de la perfection et de ne pas