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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

parfum de la foi pour qu’ils répudient la corruption et la mort ; je vous montrerai, sans voile et dans sa rigide beauté, la justice par laquelle vous vous élèverez jusqu’à Dieu. « Vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le faix, venez à moi, je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vos épaules, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Vous trouverez le repos de vos peines ; car mon joug est plein de douceur et mon fardeau est léger. »

Hâtons-nous ! marchons à grands pas, ô hommes, simulacres amis de Dieu, effigies formées à la ressemblance du Verbe ! Hâtons-nous ! marchons à grands pas, adoptons le guide bienfaisant qui nous montre l’incorruptibilité au bout de la carrière, et commençons de chérir le Christ. Il attela jadis au même joug l’âne et le fils de l’âne. Aujourd’hui, courbant sous le joug de Dieu l’humanité tout entière, cocher divin, il pousse notre char vers l’immortalité, se hâtant ainsi d’accomplir les symboliques promesses du passé. Jadis il entrait triomphalement dans Jérusalem ; aujourd’hui le conquérant remonte vers les cieux. Ah ! quel sublime spectacle pour les regards de Dieu le Père, que son Fils éternel rapportant à ses pieds les trophées de sa victoire ! Réveillons donc en nous l’ambition du bien ; sachons aimer Dieu, et assurons-nous à jamais la possession des trésors impérissables, qu’est-ce à dire ? de Dieu et de l’éternité. Nous avons le Verbe pour auxiliaire ; mettons notre confiance dans le Verbe. Que nous importent les richesses et la gloire de la terre ? Ne connaissons d’autre passion que la vérité du Verbe. Dieu pourrait-il nous voir avec plaisir, d’une part, n’attacher aucun prix aux trésors les plus estimables, et de l’autre, esclaves volontaires de la démence, prostituer notre admiration au délire, à l’ignorance, à l’aveuglement, à l’idolâtrie et à la plus hideuse impiété ? Car j’applaudis aux enfants des philosophes, quand je les entends proclamer que le sacrilége et l’impiété se trouvent au fond de toutes les œuvres produites par la démence. Il y a mieux. Compter l’ignorance parmi les différentes espèces de folie, n’est-ce pas confesser que le genre humain est une vaste multitude d’insensés ? Il ne faut