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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

pre croix, il l’a montrée transformée en la vie, divin agriculteur, il a suspendu au firmament l’homme arraché par lui au trépas ; il a changé la corruption en incorruptibilité, et sous sa main la terre est devenue le ciel. Comment a-t-il accompli cette rénovation ? « En annonçant la félicité ; en excitant les peuples à l’œuvre par excellence ; en rappelant à leur mémoire quelle est la vie véritable ; » en nous investissant du magnifique et divin héritage que nulle violence ne peut enlever ; en élevant l’homme jusqu’à Dieu par la céleste doctrine ; « en donnant à l’intelligence humaine des lois qu’il a gravées dans notre cœur. » De quelles lois l’apôtre entend-il parler ? Les voici : « Tous connaîtront Dieu, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. Je serai un Dieu propice, dit le Seigneur, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. »

Adoptons les lois qui portent la vie en elles : Dieu nous presse, obéissons ; connaissons-le, afin qu’il nous soit propice. Rendons-lui, quoiqu’il n’ait pas besoin de notre salaire, une âme bien purifiée, je veux dire un culte de piété, qui soit comme le loyer que lui offre notre reconnaissance pour le domicile de la terre.

« Renvoyons-lui de l’or pour de l’airain, de riches hécatombes pour quelques victimes. »

Regardez ! pouvait-il vous livrer la terre à un prix moins élevé ? Il vous accorde, en outre, l’eau pour vous servir de boisson, la mer et les fleuves pour naviguer, l’air pour respirer, le feu pour aider l’industrie humaine, le monde pour être votre habitation. Est-ce tout ? Il vous permet d’envoyer de la terre des colonies dans le ciel. Encore un coup, pour des bienfaits si multipliés et des créations si diverses, quel modique retour il vous demande ! Les malades qui croient à la puissance de la magie reçoivent avec respect des amulettes qu’ils attachent à leur cou et des enchantements qu’ils estiment salutaires. Pour vous, vous dédaignez même de suspendre à vos poitrines le Verbe céleste, notre Sauveur ; et, incrédules aux enchantements divins, vous ne voulez pas vous affranchir des passions, qui sont les maladies de l’âme, ni du péché, qui est la mort