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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

ce duel terrible. Né de la volonté elle-même du Père, et descendu parmi tous les hommes avec une diffusion plus rapide que celle des rayons solaires, il fit aisément resplendir sur le monde le flambeau de la connaissance divine. D’où venait-il ? qui était-il ? ! Il le manifesta par sa doctrine et par ses miracles. Il est le médiateur entre Dieu et l’homme, le pacificateur universel, le Sauveur du genre humain, le Verbe sacré, la fontaine d’où jaillissent la vie et la paix, la source qui s’épanche sur toute la terre, et, pour le dire en un mot, la source par laquelle a été produite l’universalité des êtres, vaste océan de biens.

Maintenant, si vous le permettez, contemplons à son origine elle-même la grandeur du bienfait divin. Habitant du paradis, le premier homme se jouait autrefois dans la liberté de son innocence, parce qu’il était l’enfant chéri de Dieu. Mais une fois qu’il se fut soumis à la volupté, car le serpent désigne la volupté vice aux inclinations terrestres, qui rampe sur le ventre, et doit alimenter la flamme, séduit par les plaisirs corrupteurs, l’enfant grandit en rébellion, se souleva contre son père et fit rougir Dieu de son ouvrage. Quel fut le pouvoir de la volupté ? L’homme, qui avait été créé libre à cause de sa pureté originelle, se trouva enchaîné dans les liens du poché. Mais le Seigneur veut briser ses chaînes. Ô profondeur du mystère ! il revêt un corps tel que le nôtre, triomphe du serpent, réduit en servitude la mort qui régnait en souveraine, et, par une merveille où se perd l’imagination, montre libre et affranchi ce même homme qui avait été séduit par la volupté et garrotté par la corruption. Les chaînes sont tombées de ses mains. Prodige ineffable ! Dieu succombe et l’homme se relève. L’hôte déchu du paradis reçoit une récompense plus belle : le ciel s’ouvre à lui pour salaire de son obéissance.

Puisque le Verbe en personne est descendu parmi nous, qu’avons-nous besoin désormais de fréquenter les écoles des philosophes ? Pourquoi visiter encore Athènes, la Grèce et l’Ionie pour interroger laborieusement leur science ? Si nous voulons prendre pour maître celui qui a rempli l’univers par les