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DE LA TRADITION.

toire, lorsque le combat dure encore, nous leur demandons : si la certitude de notre foi est fondée sur deux preuves, savoir, l’Écriture et la tradition, lequel des deux partis lui porte le plus de préjudice, celui qui veut qu’on les réunisse et que l’on soutienne l’une par l’autre, ou celui qui rejette absolument l’une des deux ? L’entêtement de nos adversaires est de supposer toujours que nous rejetons l’Écriture, comme ils rejettent la tradition, fausseté notoire. Encore une fois, nous disons que l’Écriture-Sainte, expliquée et suppléée par la tradition, est une règle sûre, divine, infaillible, à laquelle tout Chrétien doit se soumettre sans hésiter ; mais que l’Écriture-Sainte sans la tradition, et livrée à l’interprétation arbitraire de chaque particulier, est une source infaillible d’erreurs. Nous ne rejetons donc que la méthode protestante d’user de l’Écriture, et non l’Écriture elle-même. Ils insistent cependant encore, et ils disent : Malgré l’efficacité que vous attribuez à votre double règle, elle n’a pas empêché parmi vous les erreurs de naître et les disputes de continuer ; donc vous n’êtes pas plus avancés avec deux règles que nous ne le sommes avec une seule. Nous répondons qu’il ne peut naître parmi nous aucune erreur, tant que tout Théologien demeurera également soumis à l’Écriture-Sainte et à la tradition ; s’il y en a qui s’écartent de l’une ou de l’autre, ils tomberont dans l’erreur sans doute, mais alors ce sera leur faute, et non celle de la règle. Quant aux disputes des théologiens catholiques, elles n’intéressent en rien la foi ni les mœurs ; tous reçoivent la même profession de croyance ; il n’y a point de schisme entre eux. Parmi les hérétiques, au contraire, malgré leur déférence apparente à l’Écriture, il s’en est trouvé plusieurs qui ont nié des articles essentiels au Christianisme, et dès qu’ils