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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

ces mœurs désordonnées, impies, pleines d’angoisses, pour entrer dans les voies de la vérité, dussent vos pères en frémir de douleur ? Pourquoi enfin, répudiant la coutume comme on chasse hors de sa poitrine un poison homicide, ne cherchez-vous pas votre père véritable ? La mission la plus belle à nos yeux, c’est de vous prouver que cette extravagante et misérable coutume est la plus cruelle ennemie de la piété. En effet, que n’a-t-il pas fallu pour vous amener à prendre en horreur et à repousser la plus excellente des grâces que le Seigneur ait pu apporter à l’humanité tout entière ? Emportés par le tourbillon de la coutume, et mettant une garde à vos oreilles, chevaux indociles à la rêne et mordant le frein, vous avez refusé d’écouter la voix de la raison, impatients de renverser du haut du char les Chrétiens vos maîtres et vos guides. Ce n’est pas tout. Poussés par votre extravagance jusqu’aux abîmes de la mort, vous avez crié : Malédiction au Verbe sacré de Dieu ! Aussi qu’est-il arrivé ? vous avez reçu le juste salaire du choix que vous avez fait. Sophocle vous apprend quelle en est la nature :

« Un esprit sans consistance, des oreilles inutiles, de vaines pensées. »

Vous ignorez une vérité supérieure à toutes les autres. La voici. Les hommes de bien et fidèles à honorer le Seigneur, recevront en échange du culte qu’ils ont rendu à la bonté souveraine, des récompenses pleines de douceur. Les méchants, au contraire, ne peuvent attendre que des châtiments en retour de leur méchanceté. Il y a mieux. Des supplices terribles sont réservés au prince du mal, suivant la menace de Zacharie : « Il te réprimera, le Jéhovah qui a choisi Jérusalem. Tu n’es qu’un tison arraché du feu. » Quelle étrange maladie pousse donc ainsi les hommes à une mort volontaire ? Pourquoi se précipiter tumultuairement autour de ce tison fatal, avec lequel ils seront infailliblement brûlés, quand ils avaient la faculté de vivre suivant les préceptes divins, au lieu de suivre le torrent de l’opinion publique ? Car avec Dieu l’on trouve la vie, mais que leur reviendra-t-il de s’être égarés avec la démence