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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

dans la maison paternelle ; il est institué héritier, et l’enfant de l’adoption partage le royaume de son père avec le fils légitime et bien-aimé. La voilà, « cette assemblée des premiers-nés » qui se compose de nombreux enfants soumis. Les voilà, « ces premiers-nés qui sont inscrits dans le ciel, et qui célèbrent avec des myriades d’anges les solennités du Très-Haut. » Oui, nous sommes ses premiers-nés, et ses amis véritables, nous Chrétiens qui avons été ses premiers disciples, nous qui les premiers avons connu le Seigneur, qui les premiers avons brisé le joug du péché et rompu le pacte par lequel nous étions enchaînés au démon.

Mais, hélas ! il en est un grand nombre qui affichent d’autant plus d’impiété que Dieu se montre plus compâtissant et plus généreux. Eh quoi ! d’esclaves que nous étions, Dieu nous a faits ses enfants, et les ingrats dédaignent d’entrer dans sa famille ! Ô incroyable démence ! Rougissez-vous donc du Seigneur ? Il vous offre l’émancipation, et vous vous précipitez dans l’esclavage. Il vous présente le salut ; et vous, vous courez tête baissée à la mort. Tenez, s’écrie-t-il, la vie éternelle est à vous, et vous : Nous aimons mieux attendre des supplices éternels, répondez-vous ; et vous embrassez pour dernière espérance le feu que « le Seigneur a préparé pour Satan et ses anges. » Aussi le bienheureux apôtre nous presse-t-il en ces termes : « Je vous en conjure par notre Seigneur, ne vivez plus comme les Gentils qui marchent dans la vanité de leurs pensées, qui ont l’esprit plein de ténèbres, qui sont entièrement éloignés de la vie de Dieu à cause de l’ignorance où ils sont et de l’aveuglement de leur cœur. N’ayant aucune espérance, ils s’abandonnent à la dissolution, pour se plonger avec une ardeur insatiable dans toute sorte d’impuretés et d’avarice. » Je le demande, quand un témoin si vénérable a convaincu par l’invocation du nom sacré l’extravagance des hommes, quelle autre espérance peut-il rester aux incrédules, sinon le jugement et la condamnation ? Toutefois le Seigneur ne les abandonne point à leur malice. Exhortations, prières, menaces, encouragements, admonitions, il n’épargne rien pour