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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

qui, placé au point central de la terre, rend aux hommes des oracles infaillibles. »

« Poussé par ses conseils, s’écrie-t-il, j’ai immolé ma mère. C’est un infâme ; traînez-le au supplice, et qu’il soit mis à mort. Le crime appartient à lui seul. Pour moi, je suis innocent ; j’ignorais où étaient la justice et la vertu. »

Tantôt il nous montre sur la scène un Hercule furieux ; ailleurs il en fait un débauché, plein de vin, et que nul aliment ne peut rassasier. Faut-il s’en étonner quand on le voit, déjà gorgé de viandes, « manger des figues vertes, et pousser des cris extravagants qui excitaient la pitié même d’un Barbare ? » Dans Ion, il livre à la publicité du théâtre l’infamie des Dieux.

N’est-ce pas une révoltante injustice, que les législateurs de la terre vivent eux-mêmes sans aucune loi ? Si, par impossible, qu’importe cependant ? je dirai la vérité, si, par impossible, les hommes vous châtiaient de vos adultères, toi, Neptune et toi, roi suprême de l’Olympe, il y a longtemps que les temples seraient vides sur la terre. »

Maintenant que nous avons parcouru successivement les matières qui précèdent, il est temps d’arriver aux écrits des prophètes. C’est qu’en effet la vérité a pour fondement leurs oracles, où se manifeste le culte que nous devons rendre à Dieu. Les divines Écritures et les sages institutions conduisent au salut par des routes abrégées. Simples et sans fard, dégagées de tout ornement ambitieux, Ignorant l’art des vaines flatteries, elles rappellent de son tombeau l’homme étouffé par les vices, en lui apprenant à mépriser les vicissitudes et les tribulations de la vie, en guérissant d’une seule et même parole ses maladies diverses, en le tenant en garde contre les piéges ennemis, et en le poussant, comme par la main, au salut qui est placé sous nos yeux au terme de la carrière. Que la Sibylle, à la tête de tous, vienne donc chanter en ce moment le cantique du salut.

« Il s’est levé sur l’univers, immobile dans les hauteurs des cieux. Accourez, ô mortels ! cessez de poursuivre l’ombre et