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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

naît, union de tous les êtres, éternellement subsistant, créateur de ses œuvres et de toutes les puissances qui relèvent de lui, flambeau du ciel, père de toutes choses, esprit et vie de tout ce qui est, mouvement universel. » Ces témoignages que les philosophes ont écrits sous l’inspiration de Dieu et que nous avons choisis à dessein, suffiront pour élever à la connaissance de Dieu quiconque n’a pas entièrement fermé les yeux à la vérité.

Mais c’est trop peu que les dépositions favorables de la Philosophie. Appelons à notre aide la Poésie elle-même, qui, livrée aux frivolités et aux mensonges, ne rendra que difficilement témoignage à la vérité, disons mieux, confessera aux pieds de la Divinité ses aventureux écarts dans le domaine de la fable. Prenons le premier venu d’entre les poëtes. C’est Aratus, qui déclare que la puissance de Dieu pénètre partout :

« À lui s’adressent nos premiers et nos derniers hommages pour le maintien de l’harmonie universelle. Salut à toi, père des humains, être merveilleux dans ta grandeur et source de tous les biens ! »

Le vieillard d’Ascra désigne ainsi Dieu :

« Il est le chef et le monarque universel : nul autre immortel ne possède ce glorieux privilége. »

Mais la scène tragique elle-même nous dévoile la vérité :

« Si vos regards s’élèvent vers l’éther et vers le ciel, croyez que vous avez vu Dieu, » dit Euripide.

Le fils de Sophille, Sophocle, parle ainsi :

« Dans la vérité, il n’y a qu’un Dieu, oui, il n’y a qu’un Dieu, qui a fait le ciel et la terre, et la mer azurée, et les vents impétueux. Mais, dans l’égarement de notre cœur, vains mortels que nous sommes, nous avons dressé aux dieux des statues, comme pour trouver dans ces images de bois, d’airain, d’or, d’ivoire, une consolation à nos maux. Nous leur offrons des sacrifices ; nous leur consacrons des fêtes pompeuses ; et après cela, nous nous applaudissons de notre piété. »

C’est ainsi que Sophocle proclamait la vérité sur la scène,