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DE LA TRADITION.

faire envisager comme un livre inutile dont la lecture est dangereuse ; de mettre la tradition, qui n’est que la parole des hommes, au-dessus de celle de Dieu, comme si Dieu ne savait pas mieux parler que les hommes, etc. Pures calomnies cent fois réfutées ! Ce n’est point déprimer l’Écriture-Sainte, que de la représenter telle que Dieu nous l’a donnée ; en la faisant écrire par des hommes inspirés, il n’a pas changé la nature du langage humain, ni l’essence des choses. Les Protestants eux-mêmes conviennent que pour l’entendre, il faut l’assistance du Saint-Esprit, et ils disent que Dieu ne la refuse point à un fidèle docile, qui cherche sincèrement la vérité. De notre côté, nous soutenons que Dieu n’a point promis cette assistance à chaque fidèle, mais à son Église, aux apôtres, et à leurs successeurs, aux pasteurs chargés d’enseigner ; que quiconque refuse de les écouter, n’est plus ni fidèle, ni docile, ni sincère, puisqu’il résiste à l’ordre de Dieu, et que, par un orgueil téméraire, il se croit mieux inspiré que l’Église entière ; qu’il y a du fanatisme à nommer parole de Dieu le sens qu’il plaît à chaque particulier de donner à l’Écriture-Sainte, sous prétexte que c’est Dieu qui le lui fait connaître.

Loin de rejeter l’Écriture-Sainte, nous la mettons toujours à la tête de toutes nos preuves théologiques ; et lorsque les Hétérodoxes en détournent le sens, lorsqu’ils disent que les passages que nous citons sont obscurs et que nous en tirons de fausses conséquences, nous leur répliquons que ce n’est ni à eux ni à nous de juger définitivement cette contestation ; que c’est à l’Église, au corps des pasteurs, auxquels Dieu a donné mission et autorité pour enseigner, par conséquent pour expliquer le vrai sens de l’Écriture. Nous ajoutons que si l’Écri-