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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

l’enfance : l’un aima Hylas, l’autre Hyacinthe ; celui-ci Pélops, celui-là Chrysippe, cet autre Ganymède.

Femmes, adorez ces dieux, demandez des maris aussi chastes dans leurs mœurs ; jeunes enfants, croissez dans la piété envers ces mêmes dieux, devenez hommes à leur sainte école, qui place sous vos yeux l’image de tous les crimes. Oui, je l’accorde, me dira-t-on, les dieux mâles donnent dans tous les excès de l’incontinence ; mais Homère nous assure que les déesses retirées dans leurs palais sont des modèles de pudeur, qu’elles rougissent jusqu’au fond de l’âme du scandale donné par Vénus surprise en adultère. Eh bien ! ces déesses mènent une vie encore plus dissolue ; elles vivent elles-mêmes en adultère, l’Aurore avec Tithon, la Lune avec Endymion, Néris avec Æacus, Thétis avec Pelé, Cérès avec Jason, Proserpine avec Adonis. Vénus, après le déshonneur imprimé sur son front par sa conduite avec Mars, ne garde plus de mesure : elle passe entre les bras de Cinyras, elle épouse Anchyse, elle attire Phaëton dans ses piéges, elle aime Adonis. Elle fut aussi la rivale de Junon. Ces deux déesses, pour avoir la pomme d’or, ne rougissent pas de se livrer toutes nues aux regards du berger qui devait juger quelle était la plus belle.

Disons un mot de vos combats, de vos réunions solennelles près des tombeaux. Je veux parler des jeux isthméens, néméens, pythiens, olympiques. À Pytho, on adore le serpent pythien ; il a donné son nom au concours qu’il attire. Près de l’isthme, la mer avait rejeté un cadavre informe et défiguré ; c’était celui de Mélicerte. Aussi pleure-t-on Mélicerte dans les jeux isthméens. À Némée, on avait rendu les derniers devoirs au jeune Arquémore, et on appela néméens les combats livrés près de sa tombe. Et votre fameuse ville de Pise, ô Grecs ! est-elle autre chose que le tombeau d’un cocher de la Phrygie ? N’est-ce pas le Jupiter de Phidias qui donne aux jeux olympiques toute leur importance, grâce encore à un tombeau, à celui de Pélops ?

On peut croire que vos mystères, aussi bien que vos oracles, étaient des combats institués pour honorer les morts. Ils