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SAINT CLÉMENT D'ALEXANDRIE.

coupe dans la corbeille et de la corbeille dans le panier. Magnifique spectacle, digne d’une déesse ; digne assurément de la nuit et du feu, bien digne de la race des Érecthides, si magnanime ou plutôt si vaniteuse, et je puis ajouter digne des autres Grecs qui trouveront après le trépas un sort auquel ils sont loin de s’attendre ; du reste, Héraclite d’Éphèse annonce à ces coureurs de nuit, à ces magiciens, à ces bacchantes, à ces fanatiques, tout ce qui leur doit arriver ; et ce qu’il leur annonce, c’est le feu pour supplice.

Les initiations à ces mystères sont des impiétés ; rien de plus ridicule que les lois et l’opinion qui les consacrent ; ces mystères du serpent ne sont qu’une erreur superstitieuse qui se déguise sous un vain masque de religion et couvre des rites affreux d’un extérieur de piété trompeur et adultère.

Que recèlent ces corbeilles mystérieuses ? il est temps de dévoiler leurs sublimes secrets ; vous y trouvez du sésame, des pyramides, des pelotes de laine, des gâteaux portant l’empreinte de plusieurs sortes de boucliers, des grumeaux de sel ; ce n’est pas tout : vous y voyez encore le serpent, symbole de Bacchus bassarien, des grenades, de la moëlle d’arbre, des férules avec du lierre, de la farine, enfin, des pavots. Voilà ce que vous appelez de saints mystères. Ceux de Thémis ne sont pas moins vénérables dans leurs symboles : c’est de l’origan, c’est une lampe, c’est une épée, c’est un peigne, emblême honnête et mystérieux de ce qu’on ne saurait nommer. Ô honte, ô impudeur, qui ne sait pas rougir ! Autrefois la nuit prêtait ses voiles à la volupté ; c’est elle maintenant qui révèle aux initiés les secrets de la débauche, le feu de mille flambeaux accuse toutes ces infâmies : éteins ces feux que tu portes à la main, misérable sycophante ! respecte ces flambeaux, cette lumière que tu portes à la main ; elle trahit ton Inachus, souffre qu’une nuit épaisse couvre sa turpitude, honore les orgies du voile des ténèbres ; le feu ne sait pas feindre : il accuse, il punit, il exécute l’ordre qu’il a reçu.

Voilà les mystères des athées. C’est à bon droit que j’ap-