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SAINT CLÉMENT D'ALEXANDRIE.

conde que celle qui était mariée. » L’ange nous annonce un époux ; Jean nous montre tout à la fois un cultivateur et un époux ; car c’est le même qui épouse la femme stérile et qui cultive la terre abandonnée, fécondant et le désert et la stérilité par une vertu toute divine.

La femme libre, je veux dire l’épouse, se glorifiait de ses nombreux enfants, mais son infidélité lui a ravi sa florissante postérité. Une autre épouse restait stérile, une terre restait sans culture, celle-ci reçut un cultivateur, celle-là un époux. L’une donne du fruit, l’autre des fidèles ; toutes deux fécondées par la vertu du Verbe. La stérilité et le désert sont encore le partage de ceux qui restent dans leur incrédulité. C’est pourquoi Jean, le héraut du Verbe, nous annonce son avénement et veut que nous soyons prêts. Voilà ce que signifiait le silence de Zacharie, il attendait ce fruit précurseur du Christ. Le Verbe, cette lumière de vérité, devait, par l’Évangile, rompre le silence des obscurités prophétiques.

Désirez-vous le voir, ce Dieu de vérité ? Purifiez-vous comme il le demande. Il ne faut ici ni couronne de laurier, ni bandelettes de pourpre ou de laine. Que la justice, unie à la tempérance, soit votre parure ; que votre âme resplendisse de l’éclat de la vertu et vous trouverez Jésus-Christ. Je suis la porte, dit-il, voilà ce qu’il faut apprendre à ceux qui veulent parvenir à la vérité, et par elle, voir s’ouvrir devant eux toutes les avenues du ciel. Les portes du Verbe ou de le raison sont intelligentes, et la clé qui les ouvre, c’est la foi. Nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils aura bien voulu le révéler. Nul doute que celui qui nous a ouvert la porte auparavant fermée ne fasse briller à nos yeux les merveilles cachées au fond du sanctuaire ; ceux que le Christ y conduit peuvent seuls les connaître. Lui seul nous découvre les mystères de Dieu.

II. Ne vous occupez plus dès lors de ces repaires impies, de ces profondes cavernes habitées par le mensonge, ni de la chaudière de Thesprostis, ni du trépied de Cirra, ni de l’airain retentissant de Dodône. Laissez dans ses déserts de sable