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DE LA TRADITION.

rer le ton, le style, la manière des écrits incontestablement, apostoliques, avec la manière de ceux desquels l’authenticité n’était pas encore universellement reconnue. Si Beausobre et les autres Protestants avaient toujours rendu la même justice aux Pères de l’Église, nous leur en saurions gré. Or, puisque ces Pères sont dignes de foi, lorsqu’ils disent : voilà les livres que les apôtres nous ont laissés comme divins, ils ne le sont pas moins lorsqu’ils disent : Telle est la doctrine que les apôtres ont enseignée à nos Églises, et tel est le sens qu’ils ont donné à tel ou tel passage. Ainsi lorsqu’en 325, au concile de Nicée, plus de trois cents évêques, non-seulement des différentes parties de l’empire romain, mais encore d’autres contrées, rendirent uniformément témoignage que le dogme de la divinité du Verbe avait été enseigné par les apôtres ; toujours cru et professé dans les Églises dont ces évêques étaient pasteurs ; que par ces paroles de l’Évangile : « Mon père et moi sommes une même chose, » on avait toujours entendu que le Fils est consubstantiel au Père. Que manquait-il à cette attestation pour donner de ces faits une certitude morale entière et complète ? Quand ce même témoignage aurait été rendu par les évêques dispersés, dans leurs siéges, et consigné dans leurs écrits, il n’aurait été ni moins fort, ni moins incontestable. Jusqu’à présent nous n’avons vu dans les ouvrages de nos adversaires aucune réponse à cette preuve.

Ils diront peut-être qu’en fait de dogmes et de doctrine la preuve par témoins n’est pas admissible. Pure équivoque. Lorsqu’il s’agit de juger par nous-mêmes si un dogme est vrai ou faux, conforme ou contraire à la raison, utile ou pernicieux, ce n’est plus le cas de consulter des témoins ; mais quand il est seulement question de savoir si tel dogme a été