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DOCTRINE DE SAINT CLÉMENT.

trer dans le ciel ; que le disciple à qui Jésus-Christ dit : « Suivez-moi, et laissez aux morts le soin d’ensevelir leurs morts, » était Philippe ; que les actions des infidèles sont défectueuses, faute d’être rapportées à une fin légitime ; qu’après le jour du jugement les anges seront déchargés du soin de ceux qui leur étaient confiés ; que Jésus-Christ a prêché l’Évangile dans les enfers à ceux d’entre les Gentils qui avaient bien vécu sans le secours de la loi, parce qu’ils se tenaient à eux-mêmes lieu de la loi ; que la foi sans les bonnes œuvres ne nous sauve pas ; que tous les hommes naissent avec le péché originel ; que les Ébionites ne se servaient que d’eau dans la célébration de l’Eucharistie ; que quelques-uns célébraient le jour de la naissance de Jésus-Christ au 25 décembre, et que les disciples de Basilide fêtaient aussi le jour de son baptême, et passaient la nuit qui précède ce jour en lectures ; qu’Adam, Abraham, Isaac et plusieurs autres anciens ont prédit l’avenir ; que de raconter aux enfants les fables des poëtes et autres semblables fictions, c’est leur inspirer de l’amour pour l’impiété.

Jugement des écrits de saint Clément.

Il y a dans les ouvrages de saint Clément quelques fautes contre la pureté de la doctrine et la vérité de l’histoire. Par exemple, il y enseigne que les anges, épris de l’amour des femmes, leur révélèrent des mystères qu’ils auraient dû tenir secrets ; que Jésus-Christ prêcha pendant un an, et qu’il est mort à l’âge de trente et un ans ; que les apôtres ont, à l’exemple du Sauveur, annoncé l’Évangile dans les enfers. Peut-être avait-il puisé ces sentiments dans quelques livres apocryphes ; car il en cite plusieurs, entre autres ceux de la sibylle d’Hydaspe, l’Évangile selon les Hébreux, les prédications de saint Pierre, les traditions de saint Mathieu, etc. Il a coutume de rapporter dans ses discours les sentiments et les propres paroles des philosophes et des hérétiques. Souvent il cite l’Écriture de mémoire, et joint plusieurs passages ensemble, sans dire de quel livre ils sont tirés ; ce qui fait que l’on trouve dans ses écrits