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NOTICE SUR SAINT CLÉMENT.

mais simplement symbolique. Ainsi, par exemple, si l’on voulait exprimer le soleil, on formait un signe qui ressemblait au soleil, et ainsi de suite. La troisième était symbolique et métaphorique tout ensemble. Par exemple, si l’on voulait exprimer le soleil, on représentait un scarabée, parce que cet insecte reste six mois sur la terre dans son état parfait et six mois caché sous la terre dans son état de larve. Si l’on voulait exprimer les astres, on figurait des serpents, à cause de leur course oblique. Cette langue était particulièrement consacrée à l’histoire des dieux et des anciens rois, aux inscriptions des temples. Saint Clément donne l’interprétation d’une de ces inscriptions. À Diospole, ville d’Égypte, on voyait sur la porte d’un temple un enfant, un vieillard, un épervier, un poisson, un crocodile. L’enfant était le signe de la naissance, le vieillard celui de la mort, l’épervier celui de Dieu, le poisson celui de la haine, le crocodile celui de l’impudence. Le tout réuni signifiait : Vous qui naissez et mourez, Dieu hait l’impudence. Saint Clément donne également la clé de beaucoup d’autres signes hiéroglyphiques. Il interprète aussi les figures représentées sur les habits des prêtres hébreux et celles des cérémonies usitées dans les sacrifices. Ce traité sur les symboles est sans contredit un des ouvrages les plus curieux qui nous reste de l’antiquité.

Dans les sixième et septième livres, saint Clément s’occupe presque exclusivement à décrire son Gnostique, dont il n’a présenté, dit-il, que les principaux traits dans son Pédagogue. Le septième livre contient des détails du plus haut intérêt sur les hérésies. Saint Clément nous fait voir qu’elles sont nouvelles, tandis que la doctrine de l’Église est ancienne. Jésus-Christ a paru sous Auguste, et la prédication des apôtres a continué jusqu’à la fin du règne de Néron. Les auteurs des hérésies se sont montrés sous les Antonins. Au lieu d’être les successeurs des apôtres ; ils ne sont donc que des novateurs. Ces traits historiques méritent d’autant plus d’attention qu’ils sont conformes avec ce qui nous est rapporté par saint Irénée au sujet des hérésies.

Dans l’ouvrage intitulé Quel riche sera sauvé, on lit avec un grand intérêt un trait de la vie de saint Jean : c’est la conver-