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NOTICE SUR SAINT CLÉMENT.


temps qu’il leur défend de s’exposer volontairement à la mort.

Saint Clément traite ensuite de la perfection, et il fait le portrait de son Gnostique. « Les apôtres sont les véritables Gnostiques, parce qu’ils possédaient tout à la fois la connaissance, la prédication, la justice, la vérité. Le Gnostique, même en songe, a l’amour de Dieu, parce qu’il s’est fait une habitude d’agir conformément à la loi de Dieu. Le Gnostique est juste en toute circonstance sans être dirigé par la crainte des châtiments. Il ne commettra pas le mal, lors même qu’il pourrait se soustraire à l’œil de Dieu, ce qui est impossible. De même, s’il faisait le bien par le seul espoir de la récompense que Dieu promet aux bons, il ne serait pas parfaitement bon. Il ne se laisse diriger ni par la crainte ni par l’espérance. Il ne considère pas ce qu’il aura à gagner en faisant le bien. Il est uniquement entraîné par l’amour de celui qui existe éternellement. »

C’est dans ce Livre que saint Clément d’Alexandrie nous rapporte presque tout entière la première lettre du pape saint Clément aux Corinthiens, et qu’il nous déclare que quoique saint Paul n’ait paru qu’après l’ascension du Seigneur, ses écrits sont néanmoins inspirés par le Saint-Esprit, tout aussi bien que les livres de l’ancien Testament.

Le cinquième livre est consacré à faire voir que tous les signes et les symboles que nous rencontrons dans l’ancien Testament ne sont autre chose que la figure de Jésus-Christ. Cette proposition conduit saint Clément à une longue et savante dissertation sur les symboles. Le symbolisme vient de l’orient ; il a été inventé pour distinguer les sages de la multitude. Les Égyptiens, dans leurs mystères, avaient leur sanctuaire dont il n’était pas permis d’approcher ; les Hébreux, le voile du temple ; les philosophes anciens ne parlaient que par symboles. Il serait impossible d’énumérer toutes les figures énigmatiques et tous les symboles renfermés dans l’Écriture-Sainte. À l’occasion des symboles, saint Clément entre dans beaucoup de détails sur les hiéroglyphes. Selon lui, les Égyptiens avaient trois langues. La première était le langage proprement dit, celui qui s’exprimait par la réunion des consonnes et des voyelles. La seconde était symbolique,