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DE LA TRADITION.

tique de Jésus-Christ jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu. » Il décide que personne ne doit prêcher sans mission. Est-ce le peuple qui la donne ? Non, c’est le Saint-Esprit qui a établi les évêques pour gouverner l’Église de Dieu. Cette mission se donne par l’imposition des mains ; quand un pasteur l’a reçue, il peut la donner à d’autres. L’apôtre recommande la lecture de l’Écriture-Sainte, non aux simples fidèles, mais à un pasteur « parce qu’elle est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, pour instruire dans la justice, pour rendre parfait un homme de Dieu ou un ministre de Dieu. » Il n’ajoute point qu’elle est utile à tous les fidèles pour apprendre leur religion. Saint Pierre les avertit, au contraire, qu’il n’appartient pas à tous de l’interpréter ; que les ignorants et les esprits légers la pervertissent pour leur propre perte. Mais les protestants, plus éclairés sans doute que les apôtres, prétendent que tout fidèle doit lire l’Écriture-Sainte pour apprendre ce qu’il doit croire, et que tous sont capables de l’entendre.

Loin de convenir que les pasteurs et les docteurs ont travaillé à la perfection des saints et à l’unité de la foi, ils soutiennent que ce sont eux qui l’ont corrompue, et qu’ils s’y sont appliqués depuis la mort des apôtres jusqu’au seizième siècle. Cependant Jésus-Christ avait promis d’être avec les apôtres jusqu’à la fin des siècles, de leur envoyer l’esprit de vérité pour toujours ; mais, selon l’opinion des Protestants, il n’a pas leur parole. Il avait aussi promis d’accorder aux fidèles le don des miracles, et nos adversaires conviennent qu’il a exécuté cette promesse, du moins pendant les trois premiers siècles de l’Église. Quant à la pre-