en résumé toutes les erreurs professées par toutes les sectes hérétiques. C’est pour cela que dans le second livre, en montrant un tableau succinct de toutes ces diverses erreurs, nous avons annoncé que nous espérions les réfuter toutes. Car, si l’on attaque avec des armes propres à cette lutte les valentiniens, on attaque en même temps toutes les fausses doctrines, quelles qu’elles soient ; et si l’on parvient à confondre ceux-ci, on confondra avec eux toutes les sentes hérétiques.
Le point principal de la doctrine des valentiniens est d’abord un énorme blasphème ; car ils représentent l’auteur de toutes choses, le créateur des mondes, comme ayant été le produit d’une souillure ou de quelque grande révolte. En ce qui concerne notre Seigneur, leur doctrine n’est pas moins blasphématoire ; car, pour eux, Jésus n’est pas le même que le Christ, le Christ n’est pas le même que le Sauveur, le Sauveur n’est pas le Verbe, et le Verbe n’est pas le fils unique de Dieu. Et comme ils ont représenté le Dieu de l’univers comme le produit de quelque crime ou de quelque grande révolte ; ainsi font-ils venir le Christ et l’Esprit saint pour effacer cette même souillure originelle, et veulent-ils que celui qu’ils nomment le Sauveur ait été le résidu ou le produit des Æons, ou esprits supérieurs, dégradés par la souillure originelle. Il faut donc que chez eux chaque parole soit un blasphème. Nous avons démontré dans le livre qui précède celui-ci, que les apôtres, ces ministres de la parole, non-seulement n’ont rien dit ni pensé rien de semblable sur ce point, mais que, de plus, ils nous ont spécialement recommandé de fuir de pareilles doctrines, prévoyant par l’esprit de Dieu la venue des faux docteurs pour séduire les faibles.
Imitant le serpent qui séduisit Ève en lui promettant des choses qu’il n’était pas en son pouvoir de donner, ils attirent par l’appât d’une science prétendue plus profonde, par l’initiation à d’ineffables mystères et par la promesse de l’admission dans le paradis de leur Plerum. Que font-ils cependant que donner la mort spirituelle à ceux qui se laissent séduire et partagent leurs apostasies ? L’ange rebelle, qui fit tomber le