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seront présentées. On les amènera avec joie, avec allégresse ; on les introduira dans le palais du roi. À la place de vos pères, il vous est né des enfants : vous les établirez princes sur toute la terre ; ils perpétueront le souvenir de votre nom, et les peuples vous glorifieront dans les siècles et dans l’éternité. »

XXXIX. Il n’est pas étonnant, continuai-je, que vous poursuiviez de votre haine des hommes qui comprennent le sens de ces paroles et qui réfutent si victorieusement celui que veulent y attacher vos cœurs endurcis. Élie, parlant au Seigneur, disait de vous : « Seigneur, ils ont mis à mort vos prophètes et renversé vos autels ; je suis resté seul, et ils me cherchent pour m’ôter la vie. » Et Dieu lui répondit : « Il me reste encore sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal. » C’est en leur faveur, comme vous le voyez, que Dieu, à cette époque, ne fit point éclater sa colère. Eh bien ! s’il a retenu et s’il retient encore aujourd’hui les coups de sa justice, c’est qu’il sait que tous les jours quelques-uns des vôtres peuvent sortir des voies de l’erreur et embrasser la doctrine de Jésus-Christ. Après les avoir éclairés par son fils, il répand sur eux ses dons selon qu’il les en juge dignes. L’un reçoit le don de sagesse, l’autre d’intelligence ; celui-là l’esprit de force, celui-ci la vertu de guérir, cet autre la connaissance de l’avenir ; les uns ont la science, les autres la crainte de Dieu !

— Mais savez-vous bien, s’écria Tryphon, que vous perdez la raison, que vous êtes frappé de folie ?

— Non, mon ami, lui répondis-je, je ne suis pas dans le délire, je ne déraisonne pas. Écoutez-moi : n’a-t-il pas été prédit que le Christ, lorsqu’il serait monté au ciel, nous emmènerait à sa suite, loin des voies de l’erreur, et répandrait sur nous ses dons ? D’ailleurs, voici les paroles mêmes de la prophétie : « Il est monté au plus haut des cieux, traînant après lui de nombreux captifs ; et ses dons, il les a répandus sur les hommes. » C’est à la faveur de ces dons répandus sur nous par le Christ, après son retour vers les cieux, que nous