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sur la montagne ; je connais tous les oiseaux du ciel, et les animaux des champs sont en ma puissance. Si j’avais faim, est-ce à toi que je m’adresserais ? L’univers est à moi et tout ce qu’il renferme. Mangerai-je la chair des taureaux ou boirai-je le sang des boucs ? Offrez à Dieu un sacrifice de louange et rendez vos hommages au Très-Haut ; invoquez-moi au jour de la détresse, je vous délivrerai et vous m’honorerez. Mais Dieu a dit au pécheur : Est-ce à toi qu’il appartient de publier mes décrets ? Pourquoi ta bouche annonce-t-elle mon alliance ? Toi, tu hais ma loi, et tu as rejeté derrière toi ma parole ; quand tu voyais un larron, tu courais à lui, et tu allais prendre ta place à côté de l’adultère ; tu as rassasié ta bouche de malice et ta langue a préparé la fraude ; pendant que tu étais assis, tu parlais contre ton frère, tu couvrais d’opprobre le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait et je me suis tû ! Ton iniquité m’a jugé semblable à toi ; je t’accuserai, j’exposerai tes péchés à tes propres yeux. Comprenez maintenant, vous qui oubliez le Seigneur, de peur que je ne vous saisisse ; et personne ne pourra vous délivrer. Le sacrifice de louange est le culte qui m’honore, c’est la seule voie par laquelle je manifesterai le salut du Très-Haut. »

Ainsi, vous le voyez, si Dieu reçoit de vous des sacrifices, s’il vous commande de lui en offrir, ce n’est pas qu’il en ait besoin, c’est uniquement à cause de vos péchés. Et le temple lui-même, appelé le temple de Jérusalem, pourquoi Dieu a-t-il dit que c’était son palais, sa demeure ? Est-ce qu’il en avait besoin ? Non, assurément. Mais il voulait appeler sans cesse votre attention sur lui, pour vous empêcher de tomber dans l’idolâtrie ; vous en avez une preuve bien sensible dans ces paroles d’Isaïe : « Quelle maison pourriez-vous me bâtir ? dit le Seigneur. Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. »

XXIII. Si on n’admet pas tout cela, il faut tomber dans les plus étranges absurdités, il faut dire que le Dieu d’aujourd’hui n’est plus celui du temps d’Hénoch, et des autres justes qui n’ont pas connu la circoncision et qui n’observaient