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d’entre vous n’oserait dire que Dieu ignore l’avenir, et ne prépare pas à chacun le sort qu’il mérite. C’est donc à juste titre que tous ces maux vous sont arrivés. Hélas ! vous avez fait mourir le juste ; autrefois vous mettiez à mort ses prophètes, et aujourd’hui vous accablez d’outrages et de mépris ceux qui espèrent en lui et en son père, le Dieu tout-puissant, qui nous l’a envoyé ; vous les chargez de malédictions dans vos synagogues. Toutes les fois que vous avez pu nous égorger, vous l’avez fait. Ce qui enchaîne votre bras, c’est la crainte de ceux qui vous dominent aujourd’hui ; c’est pourquoi Dieu vous crie par la bouche de son prophète Isaïe : « Voyez comme le juste a péri, et personne n’y pense. Le juste a été enlevé du milieu de l’iniquité : il reposera en paix dans sa tombe ; oui, il a été enlevé du milieu de vous. Approchez maintenant, enfants d’iniquité, race d’adultères et de prostituées ! De qui vous êtes-vous joués ? contre qui avez-vous ouvert la bouche et dardé vos langues ? »

XVII. En fait d’outrages contre le Christ et contre nous qui sommes sortis de lui, aucune nation ne s’est rendue aussi coupable que la vôtre ; vous êtes les auteurs de ces préventions et de ces calomnies qui nous poursuivent partout. Vous avez mis en croix le seul juste, le seul innocent, celui dont les blessures guérissent l’homme qui veut, par lui, aller à Dieu son père. Et, bien que vous sachiez à n’en pas douter qu’il est ressuscité d’entre les morts et remonté aux cieux, comme les prophètes l’avaient annoncé, non-seulement vous n’avez pas fait pénitence, mais vous avez envoyé de Jérusalem, par toute la terre, des gens chargés de présenter les Chrétiens comme une secte impie qui venait de s’élever et de répandre toutes ces calomnies que répètent encore aujourd’hui ceux-mêmes qui ne vous connaissent pas. Vous êtes donc coupables de vos propres crimes et de ceux de tous les hommes que vous avez égarés. Et c’est avec raison que Dieu vous crie par le prophète Isaïe : « À cause de vous, mon nom est blasphémé parmi les nations. » Et plus loin : « Malheur à eux ! ils ont pris parti contre eux-mêmes, lorsqu’ils disaient : En-