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NOTES SUR HERMIAS.


L’auteur du Voyage d’Anacharsis avait lu sans doute Hermias, lorsqu’il fait parler le grand-prêtre de Cérès sur les causes secondes. C’est à peu près le même langage sur les contradictions sans fin de nos grands maîtres de la sagesse ; seulement la forme est différente par l’exposé qu’il en fait pour nous convaincre, comme celui d’Hermias, de la faiblesse de notre raison laissée à elle-même, du besoin qu’elle a d’une lumière d’en haut, de la grandeur du bienfait dont elle est redevable à la révélation.

Il importe de citer ici cet endroit du Voyage d’Anacharsis, le lecteur se plaira à le comparer avec l’ouvrage d’Hermias :

« En parcourant cet énorme recueil où l’homme a déployé la force et la faiblesse de sa raison, souvenez-vous, ô mon fils ! que la nature est couverte d’un voile d’airain ; que les efforts réunis de tous les hommes et tous les siècles ne pourraient soulever l’extrémité de cette enveloppe. Demandez à tous ces philosophes : Qu’est-ce que Dieu ? Ils répondront : C’est ce qui n’a commencement ni fin ; — c’est un esprit pur ; — c’est une matière très-déliée, c’est l’air ; — c’est un feu doué d’intelligence ; — c’est le monde ; — non, c’est l’âme du monde auquel il est uni comme