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recueilli péniblement la généalogie de ceux qu’on regarde comme des dieux ? À Orphée, d’avoir compté trois cents soixante-cinq dieux, qu’il a détruits lui-même, à la fin de sa vie, lorsqu’il a déclaré, dans son livre des Préceptes, qu’il n’y avait qu’un seul Dieu ? Qu’est-ce qu’Aratus, et tous ceux qui firent la description du globe, ont retiré de leur travail ? Une gloire humaine peu méritée. Qu’est-ce qu’ils nous ont dit de vrai ? Qu’ont servi à Euripide, à Sophocle et aux autres tragiques, leurs tragédies ? à Ménandre, à Aristophane et aux autres comiques, leurs comédies ? à Hérodote et à Thucydide, leurs histoires ? Qu’a retiré Pythagore d’Adyte et des colonnes d’Hercule, ou Diogène de sa philosophie cynique ? Qu’est-il revenu à Épicure de nier la Providence, à Empédocle de professer l’athéisme, à Socrate de jurer par le chien, l’oie et le platane, par Esculape, frappé de la foudre, et par les démons qu’il invoquait ? Pourquoi s’est-il présenté à la mort avec joie ? Quelle récompense espérait-il recevoir après cette vie ? Qu’a servi à Platon la philosophie dont il est l’auteur, et à la multitude innombrable des philosophes leurs diverses opinions ? Ce que nous disons ici a pour but de montrer la vanité et l’impiété de leur doctrine.

III. Tous ces hommes, en effet, avides d’une folle gloire, n’ont pas découvert la vérité, ni excité les autres à la chercher ; ils se trouvent réfutés par leurs propres paroles, puisque leurs livres sont remplis de contradictions. Non-seulement ils se détruisent les uns les autres, mais il en est même qui annullent leurs propres arrêts ; de sorte que leur gloire s’est changée en opprobre et en folie, car tout homme sage les condamne. Ils ont parlé des dieux et ont enseigné ensuite qu’il n’en existait aucun ; ils ont traité de l’origine du monde et ont dit après que tout était incréé ; ils ont disputé sur la Providence, et ont décidé ensuite que le monde était le jouet du hasard. Mais, que dirai-je ? n’ont-ils pas écrit aussi sur l’honnêteté des mœurs, tandis qu’ils enseignaient la licence, la débauche, l’adultère, et qu’ils introduisaient des crimes affreux ? Ils célèbrent des dieux dont le titre de gloire est