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LIVRE TROISIÈME


I. Théophile à Autolyque, salut. La vaine gloire pousse d’ordinaire les auteurs à composer de nombreux ouvrages : les uns sur les dieux, sur les guerres, sur les temps ; les autres sur de vaines fables et de laborieuses bagatelles qui vous retiennent encore, bien que livré à l’étude sérieuse qui nous occupe ; malgré les entretiens que nous avons eus jusqu’alors, vous traitez toujours avec mépris la doctrine de vérité, vous regardez nos saintes Écritures comme des livres tout à fait nouveaux ; en reprenant les choses dès l’origine, il me sera facile de vous convaincre de la haute antiquité de ces divins livres ; c’est ce que je vais faire en peu de mots, avec l’aide de Dieu, afin que la longueur du traité ne vous empêche pas de le lire entièrement et qu’il vous soit plus facile de découvrir les inepties des autres écrivains.

II. Il aurait fallu qu’ils eussent été témoins oculaires des faits qu’ils rapportent, ou du moins qu’ils les eussent appris exactement de ceux qui les avaient vus de leurs yeux ; car c’est frapper l’air que de transmettre des choses incertaines. Qu’a servi à Homère d’avoir écrit la guerre de Troie, et d’avoir induit tant d’hommes en erreur ? À Hésiode, d’avoir