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gète ; de celui-ci et de Bérénice, qui fut fille de Magis, roi des Cyréniens, naquit enfin Ptolémée Philadelphe. » Telle est la généalogie des rois qui ont régné à Alexandrie, et qui sont issus de Bacchus. C’est pourquoi il y a, dans la tribu de Bacchus, plusieurs familles distinctes : celle d’Althes, qui tire son nom d’Althée, femme de Bacchus et fille de Thestius ; celle de Déjanire, qui vient de la fille de Bacchus et d’Althée, laquelle fut l’épouse d’Hercule ; celle d’Ariane, qui vient de la fille de Minos, épouse de Bacchus, amoureuse de son père, et qui s’unit à Bacchus, sous une forme étrangère ; celle de Thestis, qui tire son nom de Thestius, père d’Althée ; celle de Thoas, qui vient de Thoas, fils de Bacchus ; celle de Staphilis, qui vient de Staphilus, fils de Bacchus ; celle d’Eunée, qui vient d’Eunous, fils de Bacchus ; celle de Maron, qui vient de Maron, fils d’Ariadne et de Bacchus. En effet, ils sont tous fils de Bacchus ; mais il y a eu autrefois, et il y a encore aujourd’hui beaucoup d’autres dénominations : d’Hercule sont sortis les Héraclides ; d’Apollon, les Appolloniens et les Appollonides ; de Possidon ou Neptune, les Possidoniens ; de Jupiter, les dieux et les Diogènes.

VIII. À quoi bon continuer l’énumération sans fin de ces noms et de ces généalogies ? C’est avec cela que vos historiens, vos poëtes, vos philosophes et tous ceux qui se sont occupés de cette vaine nomenclature, se moquent de nous. Ce sont des fables, des contes absurdes, qu’ils ont composés sur les dieux. Tout ce que nous y voyons de plus clair, c’est qu’ils ne sont pas des dieux, mais des hommes ; les uns adonnés au vin, les autres débauchés, ceux-ci sanguinaires. Bien plus, ces auteurs ne s’accordent point entre eux sur l’origine du monde ; tout ce qu’ils disent sur ce point est absurde. Les uns, en effet, prétendent que le monde est éternel, comme nous l’avons déjà dit, et les autres, au contraire, veulent qu’il ait été créé. Les uns ont admis une Providence, les autres l’ont niée. Voici comment parle Aratus : « Commençons par Jupiter, dit-il, et ne cessons jamais de l’invoquer. Toutes les rues et toutes les places sont remplies de Jupiter ; la mer et le port en sont pleins. Nous avons tous besoin de Ju-