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prochable, vous pouvez voir Dieu ; mais avant tout, il faut que la foi et la crainte de Dieu règnent dans votre cœur, et alors vous comprendrez ces vérités. Après que vouz aurez abandonné votre condition mortelle, vous revêtirez l’immortalité, vous verrez Dieu en récompense de vos mérites. Dieu ressuscitera votre chair, il la rendra immortelle comme votre âme : alors devenu immortel, vous verrez l’éternel, si maintenant vous croyez en lui ; et vous comprenez alors combien vos discours étaient insensés.

VIII. Vous ne croyez point, dites-vous, à la résurrection des morts. Quand elle arrivera, vous y croirez malgré vous ; mais alors votre foi n’excusera point votre incrédulité, si vous ne croyez aujourd’hui. Pourquoi donc ne croyez-vous pas ? Ignorez-vous que la foi dirige et précède toutes nos actions ? Quel est, en effet, le laboureur qui pourrait moissonner, s’il ne confiait d’abord la semence à la terre ? qui passerait la mer, s’il ne se fiait au vaisseau et au pilote ? quel malade pourrait recouvrer la santé, s’il n’avait foi en son médecin ? et quel art, quelle science apprendrez-vous, si vous ne commencez par croire le maître qui doit vous l’enseigner ? Eh quoi ! le laboureur se confie à la terre, le navigateur au vaisseau, le malade au médecin, et vous ne voulez point vous confier à Dieu, qui vous a donné tant de preuves de sa fidélité ? D’abord, il vous a créé lorsque vous n’existiez pas encore ; car s’il fut un temps où votre père et votre mère n’étaient point, à plus forte raison n’avez-vous pas toujours été vous-même ; il vous a formé d’une matière humide, d’une goutte de sang, qui elle-même n’a pas toujours été, et il vous a mis en ce monde. Vous pouvez croire en de vains simulacres, ouvrages des hommes, vous croyez les prodiges qu’on leur attribue, et vous ne croyez point que votre créateur puisse vous rappeler à la vie ?

IX. Les noms de ces dieux dont vous vous glorifiez ne sont que des noms d’hommes déjà morts. Et quels hommes encore ! Saturne dévore se propres enfants. Vous ne pouvez parler de Jupiter, son fils, sans penser aussi à sa conduite et à ses actions. D’abord, il fut nourri par une chèvre, sur le mont