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le septième, tantôt pour le sixième des évêques de cette ville, selon qu’il y comprend ou qu’il en exclut saint Pierre.


Ses écrits contre les hérétiques.


II. Les hérétiques causaient en ce temps-là de grands troubles dans l’Église, s’efforçant d’étouffer, par l’ivraie de leurs erreurs, la semence sainte de la doctrine des apôtres. Mais les saints pasteurs veillaient sans cesse, toujours occupés à arracher cette ivraie du champ de l’Église ; tantôt ils avertissaient les fidèles d’y prendre garde, tantôt ils attaquaient ouvertement les hérétiques, soit en les réduisant au silence dans des disputes particulières, soit en réfutant leurs erreurs par des écrits publics. Théophile se signala dans cette guerre par un livre qu’il composa contre Marcion, que l’on voyait encore du temps d’Eusèbe et de saint Jérôme, mais qui n’est pas venu jusqu’à nous, non plus que celui qu’il avait écrit contre l’hérésie d’Hermogène. Il employait plusieurs fois dans cet ouvrage l’autorité de l’Apocalypse de saint Jean.


Les livres à Autolyque écrits vers l’an 181.


III. Ses trois livres à Autolyque ont eu un sort plus heureux et subsistent encore aujourd’hui : Théophile les composa à diverses reprises, et ce n’est que peu de temps avant sa mort, vers l’an 181, qu’il parvînt à les achever. Autolyque, à qui il les dédia, était païen, mais très-habile dans les sciences, et si curieux d’apprendre, qu’il passait les nuits à lire. Le premier de ces livres paraît être le résultat d’une conférence qu’ils avaient eue ensemble ; le second est écrit d’une manière toute différente du premier ; et le troisième en forme de lettre, mais tous traitent des principes de la religion. Quelques savants ont douté que Théophile d’Antioche en fût auteur, et ont cru qu’ils étaient d’un autre Théophile, qui écrivait sous la persécution de Sévère. La raison qu’ils en donnent, c’est 1° qu’il est fait mention dans ce