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comme un satellite, lui applanir les voies et écarter tous les obstacles qui s’opposeraient à une pleine conviction. Comme il importe à tout homme de pourvoir avant tout à son salut et à sa sûreté, la démonstration de la vérité est le point essentiel, et dès lors elle occupe la première place par sa nature, par son rang et par son utilité : par sa nature, elle donne la connaissance même des choses ; par son rang, elle ne fait qu’un avec les choses mêmes qu’elle établit ; par son utilité, en elle se trouve l’assurance et le gage du salut. La simple défense de la vérité est secondaire par sa nature et par son importance ; il est plus utile d’établir une vérité que de réfuter une erreur ; elle est bien inférieure par le rang, elle ne s’adresse qu’à ceux qui sont imbus de fausses opinions. Or, qui ne sait que l’erreur n’est qu’une altération de la vérité et le fruit d’une mauvaise semence jetée après coup ? Quoi qu’il en soit, l’apologie a souvent l’initiative, et souvent aussi elle rend les plus grands services ; car elle détruit l’incrédulité qui bourdonne aux oreilles des uns et subjugue les autres, surtout ceux en qui le doute et le préjugé ne font que de naître. Au reste, l’une et l’autre, c’est-à-dire la défense et la démonstration de la vérité, concourent au même but, qui est de préparer l’homme à une solide piété ; cependant elles ne sont pas la même chose, et il ne faut pas les confondre : l’une, je l’ai déjà dit, est indispensable à tous ceux qui croient et qui ont à cœur la vérité et leur salut ; l’autre est quelquefois plus utile pour ou contre certains esprits. Dans ce résumé, je n’ai voulu que vous rappeler succinctement ce que j’ai dit plus haut. Arrivons maintenant à la seconde partie de mon discours : je vais prouver la vérité de la résurrection, en vous montrant d’abord pour quelle raison Dieu a créé le premier homme et ses descendants, bien que le mode de création ait été différent ; ensuite la nature commune des hommes considérés en tant qu’hommes ; le jugement futur qui les attend, jugement qui s’étendra à toute leur vie et à la manière dont ils l’auront passée, jugement où le créateur fera éclater toute son équité, comme personne ne peut en douter.