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fils d’Osiris. Or, Orus est appelé Apollon par les Grecs, et le nom d’Osiris, dans leur langue, signifie Bacchus. » D’où il suit que tous les autres rois d’Égypte et le dernier furent de simples mortels, et que leurs noms ont été transportés de l’Égypte dans la Grèce, selon Hérodote, qui atteste « qu’Apollon et Diane étaient fils de Denys et d’Isis, et que Latone fut leur nourrice et leur gardienne. »

Ainsi donc les Égyptiens ont fait des dieux de leurs premiers rois et de leurs femmes, soit par ignorance du vrai Dieu, soit par reconnaissance pour la sagesse de leur gouvernement. « Tous les Égyptiens, continue Hérodote, leur sacrifient des bœufs sans tache et de jeunes taureaux ; mais il est défendu de leur immoler des génisses, parce qu’elles sont consacrées à Isis, dont la statue a la forme d’une femme avec des cornes de bœuf, comme les Grecs représentent Io. » Or, je vous le demande, pouvez-vous trouver des témoins plus croyables que ceux qui ont reçu de leurs pères, par ordre de succession, non-seulement le sacerdoce, mais encore le dépôt de l’histoire ? Est-il vraisemblable que les ministres des temples, qui honoraient avec tant de piété les statues, aient déclaré si formellement que leurs dieux n’avaient été que de simples mortels, si la vérité ne leur avait arraché cet aveu ? Sans doute Hérodote n’inspirerait pas plus de confiance qu’un conteur de fables s’il était le seul à dire que les dieux sont désignés comme des hommes dans l’histoire des Égyptiens, lorsqu’il ajoute à ce que nous venons de dire ces autres paroles : « Je vous dirai sur les dieux ce que j’ai appris avec déplaisir ; je n’ai pu recueillir que de vains noms. »

Mais puisque la même chose est confirmée par Alexandre et par Mercure, surnommé Trimégiste, et allié avec la race éternelle des dieux, ainsi que par une foule d’autres que je ne nomme point, il ne reste plus aucun motif de douter que c’est leur titre de rois qui valut à ces hommes les honneurs divins. Les savants d’Égypte viennent encore à l’appui de cette vérité ; car tout en déifiant l’air, la terre, le soleil et la lune, ils pensent que les autres dieux étaient de simples mortels,