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trois siècles, le moyen de dire que le Christianisme l’a emprunté à la philosophie platonicienne ?

C’est par l’effet de cette incroyable confusion, pardonnable à Celse et aux écrivains du quatrième siècle, mais impardonnable aux auteurs du dix-huitième et du dix-neuvième, que M. Leclerc, M. Cousin, M. Pierre Leroux et M. de Vidaillan ont affirmé que la religion chrétienne avait emprunté ses principaux dogmes aux platoniciens, tandis que ce sont les platoniciens qui ont constamment pillé, les premiers, l’ancien Testament ; les seconds, le nouveau.

Nous regrettons vivement que le défaut d’espace nous empêche de faire voir à quel point les platoniciens d’Alexandrie ont ridiculement copié le Christianisme ; nous montrerions Amélius, disciple de Plotin, transcrivant, mot pour mot, tout le début de l’Évangile selon saint Jean ; nous montrerions toute l’école d’Alexandrie, jalouse des miracles de l’Écriture, fabriquant un long inventaire de miracles à Plotin, à Porphyre, à Jamblique, à Proclus et à ses disciples, au point d’attirer aux néo-platoniciens la risée des Pères, et de leur faire donner par Théodoret le nom de singes des Chrétiens.

Il nous reste à discuter maintenant l’accusation qui consiste à dire que les premiers évêques, élevés dans le platonisme, en ont transporté les dogmes dans le culte chrétien.