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paru dans les derniers temps, toujours nouveau, parce qu’il naît tous les jours dans le cœur des justes. Il est aujourd’hui ce qu’il a toujours été, le fils de Dieu ; par lui, l’Église ne cesse de s’enrichir ; sa grâce, qui se répand, reçoit sans cesse par ses saints de nouveaux accroissements ; communiquant partout l’intelligence, dévoilant les mystères, annonçant la fin des temps, heureuse de ceux qui sont fidèles, prompte à se donner à ceux qui cherchent, mais dont la curiosité ne force pas les barrières de la foi, et respecte les bornes qu’ont respectées nos pères.

La loi de crainte est abolie, la loi de grâce annoncée par les prophètes est connue, la foi des saints Évangiles est affermie, la tradition des apôtres conservée, et la grâce qui soutient l’Église triomphe. Ah ! cette grâce qui vous parle, ne l’attristez pas, ô Diognète, et vous connaîtrez la vérité que le Verbe communique aux hommes quand il veut et par les organes qu’il lui plaît de choisir. Il nous ordonne, il nous presse de parler ; sa volonté réclame nos travaux, et l’amour nous porte à vous communiquer ce que nous avons reçu.

XII. Recueillez soigneusement, méditez avec attention ces vérités, et vous saurez de quels biens Dieu comble ceux qui l’aiment. Votre âme sera comme un paradis de délices, comme un arbre fécond qui se couvre d’un riche feuillage, qui porte toute sorte de fruits : ces fruits seront votre parure ; vous les produirez en vous-même. Dans le paradis terrestre furent plantés l’arbre de la science et l’arbre de la vie ; car ce n’est pas la science qui fait mourir, mais la désobéissance. Il n’y a pas d’obscurité dans ces paroles de l’Écriture : « Dieu planta au commencement l’arbre de vie au milieu du paradis terrestre, » nous montrant la science comme le chemin de la vie. Nos premiers parents en furent dépouillés par l’imposture du serpent pour n’en avoir pas bien usé. Il n’y a point de vie sans la science, et il n’y a pas de science certaine sans la vraie vie. Aussi ces deux arbres furent-ils placés près l’un de l’autre dans le paradis. L’apôtre l’avait bien compris, et voilà pourquoi, blâmant la science qui veut régler la vie sans la parole de vérité,