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d’en jouir plus souvent, nous retirerions bien plus de fruits encore de cette manière d’approfondir les divines Écritures. Mais vous êtes sur le point de partir ; vous n’attendez plus que le moment de mettre à la voile : quand vous nous aurez quittés, ne perdez pas notre souvenir ; pensez à nous comme à des amis.

— Si je n’étais pas obligé de vous quitter, répondis-je, voilà les entretiens que je voudrais voir s’établir tous les jours entre nous ; mais au moment de m’embarquer, avec la permission et le secours de Dieu, je vous recommande de ne rien négliger dans l’intérêt de votre salut, pour vous affranchir de vos docteurs, et de savoir leur préférer le Christ du Dieu tout-puissant. Après ces mots, ils me quittèrent en me souhaitant un heureux voyage, une navigation exempte de tous dangers.

Je formai pour eux, à mon tour, les vœux les plus ardents : puisque vous comprenez si bien, leur dis-je, que la raison a été donnée à l’homme pour lui servir de guide, tout ce que je puis vous souhaiter de plus heureux, c’est que vous sachiez faire un bon usage de cette raison pour arriver à reconnaître, comme nous, que Jésus est le Christ de Dieu.


ÉPÎTRE À DIOGNÈTE.

I. Vous voulez donc savoir, illustre Diognète, quelle est la religion des Chrétiens ? Je vous vois très-préoccupé de ce désir. Vous leur demandez publiquement et avec le plus vif intérêt quel est le Dieu sur lequel ils fondent leur espoir, et quel est le culte qu’ils lui rendent ? Qui donc leur fait ainsi mépriser le monde et la mort, et leur inspire cet éloignement pour les fausses divinités des Grecs et pour les pratiques superstitieuses des Juifs ? D’où leur vient cet amour qu’ils ont les uns pour les autres ? Pourquoi ce nouveau culte, ces nouvelles mœurs n’ont-