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vous a été livrée ; vous avez vu le soleil, à l’ordre de celui qui fut appelé du nom de Jésus, s’arrêter au milieu du ciel, vous donner pendant trente-six heures sa lumière, et tant d’autres merveilles qui vous ont été prodiguées à différentes époques. Il en est une que je crois important de rappeler ici, elle aura cet avantage de vous faire bien connaître ce Jésus que nous reconnaissons pour le Christ et le fils de Dieu ; ce Jésus crucifié, ressuscité, monté aux cieux, et qui doit venir un jour juger tous les hommes, sans excepter Adam lui-même. Vous savez que les habitants d’Azot, vos ennemis, s’étant emparés de l’arche d’alliance, et se voyant frappés de plaies horribles et incurables, prirent le parti de la placer sur un char attelé de jeunes génisses qui n’avaient pas encore porté le joug ; ils voulaient s’assurer si la force du Tout-Puissant s’appesantissait sur eux à cause de l’arche, et si Dieu demandait qu’elle fût ramenée où elle avait été prise. Ces génisses, sans que personne guidât leurs pas, se dirigèrent, non vers l’endroit d’où l’arche avait été emportée, mais vers le champ d’un homme appelé Ausès, c’est-à-dire du même nom que celui qui fut surnommé Jésus, et qui introduisit les Hébreux dans la terre promise et la leur distribua. Arrivées dans ce champ, elles s’arrêtèrent ; ce qui vous prouve qu’elles étaient conduites par la vertu même de ce nom, comme autrefois les restes d’Israël, épargnés dans le désert après la sortie d’Égypte, furent introduits dans la terre promise par celui qui reçut le nom de Jésus, et qui s’appelait auparavant Ausès.

CXXXIII. Vous avez eu sous les yeux, à diverses époques, ces prodiges et d’autres semblables, et c’est vous cependant que les prophètes accusent d’immoler vos enfants aux démons, et d’ajouter à ces crimes les crimes plus affreux encore que vous avez commis et que vous commettez tous les jours contre le Christ. Ah ! puissiez-vous avec la miséricorde de Dieu et la grâce qui vient du Christ obtenir le pardon de ces crimes et mériter le salut ; car Dieu qui, dans sa prescience, voyait à quels excès vous vous porteriez, vous a ainsi maudits par le prophète Isaïe : « Malheur à l’âme de ceux qui se laissent aller à de mauvais conseils