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de passages, j’ai fait voir plus haut qu’elle était permanente et distinguée, non-seulement de nom comme le rayon du soleil, mais de nombre ; oui, cette vertu est engendrée du Père par sa volonté et par sa puissance ; mais ce n’est point par retranchement ou diminution, comme si sa substance était divisée et diminuée, ainsi que les objets qui se partagent et se divisent cessent d’être ce qu’ils étaient avant le partage et la division ; et plus haut j’ai cité pour exemple les feux que nous voyons allumer à un autre feu : ces feux ne diminuent point le premier, il reste toujours le même.

CXXIX. Permettez-moi de reproduire ici les témoignages déjà cités comme des preuves de cette vérité. Lorsque l’Esprit saint dit : « Le Seigneur fit tomber du ciel par le Seigneur une pluie de feu, » il nous montre bien ici deux personnes distinctes ; l’une sur la terre, descendue pour entendre la clameur élevée de Sodôme ; l’autre dans le ciel, c’est-à-dire le maître du maître qui se montrait sur la terre, le Dieu et père qui lui communique sa puissance, et le fait Seigneur et Dieu. Lorsque l’Écriture rapporte que Dieu dit au commencement : « Voici qu’Adam a été fait à la ressemblance de l’un de nous, » elle indique encore clairement un nombre de personnes distinctes ; ce n’est point ici une métaphore, comme veulent l’entendre les sophistes et ceux qui ne peuvent dire ni comprendre la vérité, mais voici ce que nous lisons dans le livre de la Sagesse : « Je vous annoncerai ce qui arrive dans le temps, je raconterai ce qui s’est fait depuis le commencement des siècles ; le Seigneur m’a créé au commencement de ses voies, avant ses œuvres ; j’étais dans le principe avant les siècles ; la terre n’était pas, ni les abîmes, et j’étais engendré. Il m’engendra avant les sources, avant les montagnes, avant les collines. » Je m’adressai ensuite à mes auditeurs : Mes amis, leur dis-je, si vous m’avez écouté, vous avez compris que l’Écriture déclare formellement que Dieu le père engendra son fils avant toutes les choses créées ; or, vous avouerez tous que celui qui est engendré est une personne distincte de celui qui l’engendre.