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fausses, et qu’il n’y a que celle qui lui dit de croire humblement qui puisse être la véritable. Au lieu de livres et de raisonnements, il n’a besoin que de son impuissance et de la bonté de Dieu pour rejeter une flatteuse séduction, et pour demeurer dans une humble docilité. Il ne lui faut que son ignorance bien sensée pour décider. Cette ignorance se tourne pour lui en science infaillible. Plus il est ignorant, plus son ignorance lui fait sentir l’absurdité des sectes qui veulent l’ériger en juge de ce qu’il ne peut examiner. D’un autre côté, les savants même ont un besoin infini d’être humiliés et de sentir leur incapacité. À force de raisonner, ils sont encore plus dans le doute que les ignorants ; ils disputent sans fin entre eux, et ils s’entêtent des opinions les plus absurdes. Ils ont donc autant de besoin que le peuple le plus simple, d’une autorité suprême qui rabaisse leur présomption, qui corrige leurs préjugés, qui termine leurs disputes, qui fixe leurs incertitudes, qui les accorde entre eux, et qui les réunisse avec la multitude. Cette autorité supérieure à tout raisonnement, où la trouverons-nous ? Elle ne peut être dans aucune des sectes qui ne se forment qu’en faisant raisonner les hommes, et qu’en la faisant juger de l’Écriture au-dessus de l’Église. Elle ne peut donc se trouver que dans cette ancienne Église qu’on nomme catholique. Qu’y a-t-il de plus simple, de plus court, de plus proportionné à la