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partie de la nation. Eh bien ! nous qu’on appelle le peuple choisi, nous jugés dignes de prendre ce titre, nous sommes la nation sainte, par là même que nous ne sommes pas circoncis. N’est-il pas ridicule de croire que les yeux de vos prosélytes sont ouverts à la lumière, tandis que les vôtres restent fermés ; qu’ils entendent et qu’ils voient, tandis que vous êtes sourds et aveugles ? Mais ne tombez-vous pas dans un plus grand ridicule, si vous dites que la loi fut donnée aux gentils, et que cette même loi vous ne l’avez pas connue : assurément si vous l’aviez connue vous auriez redouté la colère de Dieu ; vous ne seriez pas des enfants d’iniquité, flottant çà et là au gré de l’erreur ; vous vous seriez épargné ces reproches que vous adresse si souvent le Seigneur : « Véritables enfants d’incrédulité ; et qui est plus aveugle que mes serviteurs, plus sourd que ceux qui les gouvernent ! Oui, les serviteurs de Dieu sont aujourd’hui dans l’aveuglement. Vous avez vu sans voir, vos oreilles étaient ouvertes, et vous n’avez pas entendu. » Quel bel éloge Dieu fait de vous ! Voilà pour des serviteurs un glorieux témoignage, que celui qu’il vous rend ! Quoi ! ne rougissez-vous pas d’entendre et de mériter toujours les mêmes reproches ? ne tremblez-vous pas à toutes ces menaces du Seigneur ? Mais non, vous êtes un peuple insensé, dont le cœur est endurci. « C’est pourquoi, dit le Seigneur, je ferai plus, je rejetterai ce peuple ; oui, je le rejetterai, je perdrai la sagesse des sages, j’obscurcirai l’intelligence de ceux qui se croient habiles. » Et ne l’avez-vous pas mérité ? Vous n’avez ni sagesse, ni lumière, je ne vois en vous que ruse et astuce ; vous ne vous entendez bien qu’à faire le mal. Mais vous ne savez point pénétrer les secrets de Dieu, distinguer son testament véritable, découvrir ses sentiers éternels. « C’est pourquoi, dit le Seigneur, je sèmerai en la maison d’Israël et en la maison de Juda une semence d’hommes et une semence d’animaux. » Il fait ainsi parler Isaïe au sujet d’Israël : « En ce jour, Israël se joindra pour troisième aux peuples d’Égypte et d’Assyrie ; la bénédiction du Seigneur sera sur la terre ; le Dieu des armées l’a bénie, en disant : Je bénis