Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

unanimité à croire un seul Dieu créateur de toutes choses, nous avons été, grâce à son fils unique, délivrés des vêtements d’ignominie, c’est-à-dire de nos péchés, et enflammés par le feu de la parole qui nous appelait ; nous sommes devenus la véritable race sacerdotale du Seigneur, ainsi qu’il l’atteste lui-même, lorsqu’il dit que maintenant, en tous lieux, chez les nations, on lui offre des sacrifices purs et agréables. Qui ne sait que Dieu ne reçoit de sacrifices que des mains de ses prêtres ?

CXVII. Le sacrifice offert partout en son nom est celui que Jésus-Christ a institué et prescrit d’offrir, je veux dire le sacrifice eucharistique du pain et du vin, que les Chrétiens offrent en tous lieux ; aussi lui sont-ils tous agréables, ainsi qu’il le déclare, tandis qu’il rejette vos sacrifices et ceux de vos prêtres ; témoins ses propres paroles : « Je ne recevrai plus d’offrandes de votre main ; depuis le lever du soleil jusqu’au coucher, mon nom est glorifié chez les nations, et vous, vous le profanez. » Toujours poussés par l’esprit de contention, vous dites qu’à la vérité le Seigneur ne reçoit plus de sacrifices à Jérusalem de la part de ceux qui l’habitèrent autrefois sous le nom d’Israélites, mais que, dans leur dispersion chez tous les peuples, leurs prières ne laissent pas de lui être agréables, et que ces prières sont ici désignées sous le nom de sacrifices. Je conviens que les prières et les actions de grâce faites par des cœurs purs sont les seuls sacrifices parfaits et agréables au Seigneur ; et voilà ceux en effet que les Chrétiens ont appris à lui offrir en reconnaissance des aliments qu’ils reçoivent de lui, et en mémoire de la passion que le fils de Dieu a soufferte pour eux. Mais vos princes des prêtres et vos docteurs n’ont rien omis pour que le nom du Seigneur fût profané et devînt un objet de blasphème chez tous les peuples ; vous avez jeté comme un manteau d’ignominie sur tous ceux qui portent le nom de Jésus et qu’on appelle Chrétiens, mais Dieu le fera disparaître un jour, quand il nous ressuscitera tous, qu’il enverra les uns incorruptibles, immortels, impassibles, dans son royaume éternel, ce royaume